St-Georges d’Orques et Lavérune par «Le sentier du dragon».
- 13,5 km
- presque plat.
Après les turpitudes de la météo, prendre un bol d’air sous un grand soleil redonne le sourire ! Se dégourdir les mollets, faire provision de vitamine D, retrouver son tonus, on en rêve tous ! Nous sommes vingt-trois aujourd’hui à vouloir nous émerveiller !
La promenade du jour, mi-campagnarde, mi-citadine, se déroule au travers des vignobles de Saint-Georges que chouchoutent leurs propriétaires : terres labourées, taille nette, sans reproche, ceps même âgés regardant haut le ciel.
Des céréales et plantes fourragères alternent avec le raisin et les olives, définissant un paysage riche en formes et couleurs.
Le groupe n’est guère pressé, il se prélasse au gré des paysages de plaine, prend en photo les châteaux, les belles architectures bourgeoises, les fontaines, les ébullitions de la Mosson... et même des oies au milieu du chemin !
De grandes étendues de pâturage sont réservées aux chevaux, pensionnaires de manèges équestres d’envergure. Le plus impressionnant, le Domaine de Biar, aux portes de Montpellier, est à la fois « gîte de charme, hôtel de réceptions raffinées et manade... C’est un lieu de plaisirs et de fermage où l’on nourrit la chair et les sens dans un même élan spirituel » voilà ce que claironne son propriétaire à qui veut l’entendre. Tout un vaste et troublant programme !
Les sentiers ressemblent à des pistes sablonneuses ; certaines argiles claires emprisonnent l’eau ; ailleurs un tapis d’herbe verte bordé d’asperges sauvages côtoie les vignes mais l’on ne pourra pas se dispenser de fouler l’asphalte de nombreuses fois...
Toutefois la randonnée mérite le détour ! D’abord parce qu’elle nous fait re-visiter des villages que l’on traverse parfois à la dérobée, comme le souligne Jean-Claude, sans se rendre compte des belles maisons d’antan, des beaux jardins dont un, celui de la nouvelle Mairie, abrite un dragon que tente d’anéantir un chevalier en armure !
L’oeuvre d’art en acier inoxydable reprend ici la légende de l’officier romain St-Georges qui, d’un coup d’épée, vint à bout du dragon qui menaçait la fille du roi !
Les éléments du conte ornent le fronton de l’église, la façade de la cave coopérative et dans un rond-point une sculpture de béton plaqué(e) de miroirs de verre reprend l’héroïque combat du soldat, son arme transperçant le corps enroulé du gigantesque dragon...
L’ajout du mot « D’Orques » viendrait du latin « Orcas » ( vases) en référence aux poteries antiques arrachées au sous-sol...
A Lavérune ou à St-Georges, de vieilles maisons médiévales portent les stigmates de la Révolution qui les obligea dès 1798 à murer les ouvertures pour abaisser la note fiscale... Subsistent encore de belles arcades moulurées, des impostes sculptées et même des gargouilles, ailleurs qu’à l’église !
La halte méridienne aura pour décor le parc du « Château des Évêques » au cœur de Lavérune. Bâtisse du XVIIIème, rectangulaire et classique par sa symétrie, campée de courtes tours d’angle qui se veulent modestes, ne dépassant que d’un cheveu la longiligne toiture. Elle comprend un rez-de-chaussée, un premier étage noble qu’éclairent de multiples fenêtres alignées et parallèles tandis que les communs occupent le deuxième niveau. Deux superbes portes centrales en déterminent l’entrée.
Le parc compte des dizaines et des dizaines de platanes, disposés soit en lignes, soit dans un certain désordre, afin d’étoffer l’ensemble et donner l’impression d’un vrai bois... Quelques marronniers longent l’allée centrale et l’on note la présence de cyprès et de magnolias...
Dans l’air, flottent les effluves généreux de la torréfaction du café Carte Noire du groupe italien Lavazza ; ils nous enveloppent, nous habitent, nourrissent notre odorat et nos papilles...
On peut ne pas aimer le café et se sentir cependant happé, transporté, ému de plaisir par le parfum volatil, épicé, grillé, exotique des grains du caféier !!!
Face au parc du château s’est établie l’aire du jeu de tambourin ; assister à un match, c’est s’exposer au bruit sourd à forte résonance d’une balle minuscule lancée avec force, s’échappant parfois par-dessus le grillage et retombant lourdement sur les voitures, la route, les piétons !
Plus loin, nous longeons un centre psychothérapeutique privé dont le directeur loge dans un château limitrophe de sa clinique, loin de toute habitation, comme à l’écart de la vie, de la normalité. Sur le sentier se promène une jeune femme en chemise de nuit et robe de chambre au bras d’un accompagnateur et nous mesurons la chance que nous avons d’être en mesure de marcher sans aide, en bonne santé physique et mentale...
Pour deux euros par personne, l’abbaye cistercienne de Vignogoul, imposante par sa taille et ses nombreux bâtiments, nous ouvrait ses portes mais la majorité des randonneurs opta pour la poursuite du circuit et certains laissèrent à regret les jardins expérimentaux, les lieux de culte, se jurant d’y revenir seul une autre fois...
N’oublions pas que nos pas nous ont menés aussi à l’entrée de belles et grandes propriétés viticoles dont les caveaux ouverts attendent le chaland !
« Château de Fourques », de « l’Engarran » (XVIIIème) en pleine campagne tenu par deux femmes, caveau de « Ghizard » dans le centre de Lavérune... Certains de nos hommes se tâtent : et si l’on s’arrêtait, si l’on goûtait ces rouges cuivrés qui tournoient et miroitent quand on penche le verre ? Le terroir est classé AOC et les crus sont de grande qualité !
Titillés par nos interrogations en forme de boutade : « Qui de ces messieurs nous offrira une bonne bouteille à midi ? »,
Jean-Claude et Jean-François, piqués au vif, pénétrèrent dans la cour du Château de l’ Engarran : vin rouge « La lionne 2015 » et vin rosé 2016 ainsi qu’un vieux rhum martiniquais tournèrent la tête au repas à tout notre joli monde !
Merci Joëlle d’avoir initié une si gourmande randonnée !
denise 🍷