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7 août 2018 2 07 /08 /août /2018 12:02

 

CR du mercredi 13 juin 2018 : 

 
« Le Plo du Laurier » ou «  Le Plo des cerises » ! à Lunas.
 
- 16,5 km / 14,5 km
- 600 m / 350 m de dénivelée.
(Deux niveaux qui séparèrent le groupe une heure durant !)
 
Les randos menées dans les mêmes endroits ne se ressemblent pas ! Les marcheurs d’aujourd’hui sont novices sur ce type de terrain, les humeurs diffèrent et explosent parfois, certains caractères ne peuvent taire leur impatience, le vent, l’ensoleillement, les fleurs et plantes, tout change !
« Le bureau des pleurs et doléances est fermé » dira justement Dominique à Marie qui peste contre les cailloux et contre les oublis de ses bâtons et genouillère.
 
Le départ s’effectue au cœur de la ville de Lunas traversée par la rivière le Gravezon étonnamment calme et basse après toutes ces pluies !
L’église Saint-Pancrace demeure fermée le matin mais au retour, une animation fiévreuse autour de l’Office de Tourisme nous permet d’entrer après l’office : le chœur plutôt baroque s’alourdit de colonnettes torsadées représentant angelots et feuilles de vignes.
 
L’ancien château à tourelles de Lunas a été métamorphosé en restaurant tandis que sur  l’autre versant de la montagne dans un étrange bric à brac coloré, s’étage le village occitan de Camarière conçu par Henri Galtier : mélange de cabanes, outils et santons grandeur nature.
Les restes de la petite chapelle Saint-Georges, d’art pré-roman, de l’époque wisigothe du V e siècle, sont cachés sous des feuillages envahissants ; ne subsiste plus que le chœur bientôt ruiné à son tour tandis que le toit et les murs alentours s’effondrent.
La rivière Nize disparaît sous terre avalée par des cailloux et cavités calcaires puis reparaît plus haut, mêlant ses borborygmes aux pépiements des oiseaux.
 
Nous traversons le ruisseau et empruntons le pré où pâturent des chevaux. Didier tente de déplacer la croupe du plus grand qui bloque le passage mais il s’obstine dans l’immobilité puis daigne avancer d’un pas pour renifler l’appât ! Vite nous nous faufilons derrière lui, enjambons la barrière, craignant une brusque ruade !
 
L’ascension longue mais régulière devient buissonnière, vagabonde, à travers champs et bois. L’atmosphère est saturée des effluves de feuilles sèches, de crottins d’ânes ou de chevaux, de moisissures et de champignons. « Ce ne sont que de faux cèpes ! » L’après-midi un vent agité balaiera l’humidité du matin, secouant violemment les branches et genêts, emplissant l’air d’un bruissement sonore ! 
 
Un immense champ de colza aux innombrables fleurs jaune vif inonde de soleil l’ensemble du plateau ; le Caroux au loin présente sa puissante échine, mais dès la troisième éolienne, c’est l’heure de la séparation ! Après distribution de gâteries sucrées, agitation de mouchoirs, le premier groupe entame sa délicate descente escarpée, raide et encombrée de gros cailloux. Le deuxième groupe prend à droite une piste plus souple qui mène à la grande croix de ralliement. 
 
L’arrivée sur Dio s’effectue par la Chapelle Saint-Etienne et son curieux cimetière tandis qu’en face, de l’autre côté du ravin, s’élève une majestueuse place-forte médiévale du XI ème, privée, dont on peut louer les grandes salles.
Françoise s’offusque qu’on puisse saisir au passage quelques cerises bien rouges, en plein cœur du village, trouve ce geste déplacé, mais une femme la rassure : 
- « Mangez-les, personne ne les ramasse ! »
Et si l’on revenait en voiture, au retour ? Annie suggère que ce serait peut être une autre histoire si l’on nous voyait débarquer panier au poing !
 
Je réitère le propos tenu par Eliane un dimanche :
- « Vous apercevez la Croix, en haut de la montagne ? C’est là qu’il faut grimper avant le dîner ! » 
Le sentier se montre très cabré. La terre est souple et grasse sous le soulier, le caillou s’avère glissant et le sentier tortueux, étroit. En haut, des taches de couleur entrevues à travers les branchages prouvent que le deuxième groupe est déjà présent, au pied de la croix latine.
 
Après l’effort, ce furent les retrouvailles ; bonheur pour les uns d’avoir choisi la difficulté, farniente pour les autres qui apprécient le bon soleil, couchés dans l’herbe !
Certains s’attendent au terme de tout effort pour l’après-midi !... Nenni, après le calme du plateau, la douce piste à travers les feuillus et résineux de l’autre côté des éoliennes, une marque ronde et verte sur un tronc d’arbre nous enjoint de tourner brusquement à gauche dans une jungle de plantes gavées de pluie ! 
-« C’est là ? » demande Rémi éberlué.
Le sentier invisible devient de plus en plus étroit, se dandine au travers d’une garrigue épaisse, se tend en flèche vers le bas du ravin, repart à droite, bifurque encore, traverse le ruisseau à sec puis remonte le vallon, dégringole encore, se trace une voie difficile au milieu des buis et arbrisseaux, et débouche enfin par un pierrier sur une vigne que l’on a aperçue de très loin !
Les mines semblent déconfites, quelques jambes et genoux tirent, beaucoup se demandent si nous sommes encore loin d’un répit... Il faut boire ! Mais comment les deux guides peuvent-elles s’y reconnaître dans ce chaos végétal !
- « Vous êtes sûres de votre coup ! Ne vous trompez pas ! Quelle abondante végétation ! On ne va pas remonter n’est-ce pas ? »
 
Mais non, c’est le bon chemin et les surprises variées s’accumulent : maison de chasseurs, cueillette de cerises à profusion sur le bord du chemin, (« voilà ce qu’on aime, manger les cerises à même le cerisier » clament Marie et Marie-Paule ), sentiers de vigne, pistes forestières, chemins noirs de charbon au pied du crassier, forçage de genêts et de ronces mais aussi petits rus dans lesquels on patauge, traces du passage à peine visibles, repères retrouvés : ici une baignoire, là une échelle de bois dans un arbre, ailleurs un petit cairn encore debout...
« Quelle belle rando ! » entend-on...
Les herbes folles des près se couchent sous le vent puis se redressent, ondulent, dansent et changent de couleur, passant du vert tendre au jaune délavé, puis au vert plus sombre... Les rangées de vigne chantent sous le soleil des genêts d’Espagne abondamment fleuris !
 
Soudain c’est la catastrophe ! La pente est telle que beaucoup hésitent : comment descendre là sans tomber ?
« Cul à terre ! C’est le seul moyen ! Soit vous vous agrippez aux lentisques, mais ça pique aussi, il y a du fragon ! Soit vous descendez sur les fesses mains au sol en faisant des petits sauts ! »
Maryse est tout sourire ! Elle aurait même voulu une photo ! Son bon caractère lui fait tout accepter et elle nous remercie de nos conseils ! Rémi demeure tout près d’elle, toujours aussi attentionné et prévenant !
 
Allez, tout le monde est passé et chacun retiendra qu’il s’est parfois retrouvé au sol aujourd’hui, ou surpris en train de glisser, de chuter ! La suite du parcours sera limpide à l’ombre d’arbres rugissant sous la force du vent.
 
Le retour sur Lunas a permis d’entrevoir au loin la vierge, croisée le matin sur son piédestal, visage angélique, pied nu écrasant un serpent à la gueule ouverte ; elle veille sur le village et pardonne beaucoup...
 
denise 🍒🍒🍒🍒🍒
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7 août 2018 2 07 /08 /août /2018 11:59

 

CR rando de dimanche 20 juin 2018.

 
« Le Rocher des Deux Vierges » par le Puech Bouissou (ou Bouyssou).
 
 
Nous prenons à huit la direction de Rabieux après St-Félix-de-Lodez puis celle de St-Jean de la Blaquière. Le paysage change aussitôt ; une impression de désert, de zone inhabitée se profile ; la ruffe commence à se mêler au calcaire de ci, de là, puis s’impose vraiment, offrant sa couleur lie de vin au vert tendre des vignes encore présentes. 
 
Quand apparaît une pancarte « Récup fer », on gare nos véhicules et l’attaque du Puech Bouissou est imminente... Petit détour au préalable vers un dolmen dissimulé dans un bosquet de buis, pas loin de la route départementale.
Le chemin, très agréable et tortueux, ne sera pas des plus faciles ! Deux cyclistes à VTT (dont un de 25 kg, le vélo, pas l’homme, à assistance électrique), s’embourbent ou poussent leur machine dans la côte empêtrée de gros cailloux. Ils quitteront à regret l’étroit sentier optant pour la piste plus simple et large qui mène au Rocher des Deux Vierges, à 539 m d’altitude. 
Nous, nous continuons notre progression à l’opposé après avoir rafraîchi mains et visage à une source / fontaine qui coule continûment et alimente en eau potable le village de St-Jean-de-la-Blaquière.
« Mangez un morceau ! » conseille Eliane mais Michel préfère manger « pour de vrai » plus haut au sommet...
Très belle sente variée, ombragée, se terminant par de larges dalles de schistes ou calcaires, disposées parfois en escaliers, que l’on enjambe, avant l’arrivée au « Rocher des Deux Vierges » ( appellation donnée à cette éminence rocheuse en hommage à deux sœurs-ermites de Saint-Fulcran, réfugiées et domiciliées ici pour se rapprocher du Ciel !!!) 
On peut y rencontrer des mystiques dans la position du Bouddha qui ne détournent même pas leur regard à votre arrivée ou des amoureux qui, sur l’unique banc proche des étoiles, se promettent un utopique amour séraphique...
La vue est inénarrable sur la plaine de l’Hérault et ses villages vignerons jusqu’à la mer, sur le Caroux et le Salagou à l’Ouest, sur le Larzac, la Séranne et les Monts de St-Guilhem côté Nord !
Les cyclistes ont disparu mais l’endroit est toujours fréquenté : couple avec bébé sur le dos du papa, homme seul en quête de spiritualité, coureur torse nu !
 
C’est là que nous ouvrirons nos sacs, à l’ombre de La Chapelle St-Fulcran du XIe, avant la descente côté ouest par le refuge toujours ouvert aux pèlerins de Compostelle. Grande sobriété et absence de topette ce midi ! La faute peut-être à l’atmosphère sainte qui imprègne les lieux ?!
 
Les gros blocs de roche semblent disposés en murailles ou les uns sur les autres ménageant des failles, des trous, formant d’étroits passages sur ce site ruiniforme étonnant. Quelques vestiges de murs sur lesquels s’étaient aventurés Michel et Jean-François, témoignent de la présence d’un ancien château féodal.
 
La piste que l’on va suivre un certain temps sur la crête du plateau, au retour, ne présente qu’un intérêt relatif mais le spectacle est réjouissant de chaque côté ; nous n’avons pas oublié en début de descente de jeter un coup d’œil attendri au mémorial occitan de granit « en hommage aux félibres ( poètes) morts pour la patrie »...
On perd de plus en plus d’altitude et les cailloux sont nombreux ; enfin, délaissant la longue piste qui poursuit sa voie, nous virons à droite : la bifurcation se présente sous la forme d’un sentier rouge brun qui nous propulse dans un chaos de ruffe disposée en lames parallèles ou érigée en cheminées circulaires érodées par le vent. Chacun s’accorde à trouver le site insolite, tant par sa couleur sanguine que par ses formes originales façonnées par les intempéries. 
« Un avant-goût de Far West » dit Denise M, « oui, de terres américaines ou africaines riches en oxyde de fer ! » ajoute une autre marcheuse...
Étrangement au Sud s’étend la plaine argilo-calcaire tandis qu’à l’opposé du massif dégringolent ravines et canyons rouge-sang ! Quelques robustes chênes verts ponctuent l’ensemble de taches vert-foncé tandis qu’une garrigue épaisse et épineuse de kermès, salsepareilles, et autres douceurs languedociennes nous laboure(ent) les bras !
« N’oublie pas de prendre des photos de la ruffe » conseille Françoise à son mari ; Michel fouille dans son sac pour sortir un ciré jaune qui trancherait sur cette terre si colorée !
De l’eau sourd entre le sable fin parsemé de petits cailloux blancs ; un amoureux a dessiné un grand cœur rouge transpercé d’une flèche, un autre les lettres blanches d’un prénom à peine lisible... Cette eau forme un ru que nous traversons et longeons un moment ; un chien au pelage et tête de loup mais tendre comme un agneau nous emboîte le pas ; l’eau très claire s’éparpille entre le sable et les cailloux pour enfin cascader à l’aplomb d’une jolie falaise rouge-sang ! L’effet est des plus esthétiques et Jean-François émet l’hypothèse de s’y mettre dessous en slip ! 
Il faut pour cela faire un détour que tous ne veulent pas hélas entreprendre !
« 500 m à peine, ce n’est rien, on peut longer la petite rivière et se retrouver très vite tout près ! »
Mais rien à faire ...
 « Ils sentent l’écurie » me chuchote une personne avisée. 
En effet les voitures ne sont plus très loin ! 
 
Chacun a hâte de boire chez soi : de la bière pour l’un, du coca, du cassis à l’eau pétillante ou même thé et chocolat chaud pour les autres ! Michel ajoute « Après cela un verre d’un bon rosé, oui ! »
« Ah ça, non ! renchérit Georges, chocolat et rosé, quel drôle de mélange ! Beurk ! »
Un truc d’Alsacien incompris des Méridionaux sans doute !
 
Merci Eliane pour ta balade des « Deux Vierges » hors des sentiers battus ! La ruffe nous a enchantés ! Le Rocher par ce sentier-là a comblé notre imaginaire...
denise 👏
 
 
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7 août 2018 2 07 /08 /août /2018 11:56

 

CR rando de dimanche 24 juin 2018

« La vallée du bonheur »
Mont-Aigoual
18 km
570 m de dénivelée.
 
C’est la dernière de la saison ! Une rando magnifique sur le Mont-Aigoual ! Nous sommes cinq à emprunter la 5008 Peugeot sept places de Betty. Le temps est idéal pour s’égarer en montagne...
 
Comment résister à une promenade qui vous entraîne dans le « Val du Bonheur »? 
Car ce n’est pas tout ! A Saint-Sauveur-Camprieu, TOUT est « Bonheur » !
Le lac, le ruisseau, la rivière, le pont, le torrent, la vallée portent le nom de « Bonheur ». L’air, l’atmosphère, les parfums, les couleurs ne sont que du bonheur !
Il y a même cette botaniste ayant retapé par amour le tympan d’une vieille abbaye délabrée qui porte le surnom de « dame du bonheur » ! 
TOUT, vous dis-je, même les goûters de Yolande et Betty apporteront un grand bonheur ainsi que la glacière bien réfrigérée de Georges contenant schweppes, coca, jus de fruits, eau glacée... Au retour de la rando de 18 km, imaginez notre...!!!
 
Camprieu dans le Gard est un charmant petit village de chalets disséminés ; on se sent déjà ailleurs, dans la montagne, à 1120 m.
 En passant par Mandagout-Beaulieu la route en lacets est pittoresque mais sinueuse ; elle monte sans cesse au travers d’épaisses forêts ; le retour par Valleraugue ménage le cœur et l’estomac ! On verra même dans un ravin profond de 300 m la tache marron d’un mouflon léchant le bord « salé » d’un cours d’eau, nous dira un connaisseur en bord de route !
 
On démarre à Camprieu par le gazouillis du ruisseau que l’on va suivre longtemps, délaissant même le sentier normé pour couper à travers l’herbe et s’inventer un chemin ! Des fleurs écloses multicolores rivalisent avec de grosses boules de genêts, certains encore en fleurs : digitales altières aux clochettes pourpres, linaigrettes blanches appelées aussi « joncs à duvet » raffolant des tourbières ou gentianes aux larges feuilles vertes... Plus haut ce sera le règne de la fougère abritant de petits chardons rose vif et la gracieuse orchis mâle connue sous le nom de satyrion mâle ou orchis mascula...
 
L’herbe est grasse et picote les jambes ; on entraine dans notre égarement campagnard un groupe de quatre marcheurs qui nous suivent pour retrouver le GR .
Ainsi pourrons-nous visiter les ruines de l’abbaye achetée par Madame Bonheur ( Gisèle Jònsson) et observer le tympan roman reconstitué. Construite en 1002 par le Seigneur de Roquefeuil, l’église fut occupée pendant deux siècles par des chanoines augustins, puis pâtira des tiraillements religieux cévenols. Enfin, la Révolution lui portera le coup de grâce.
 
Un bonheur plus simple consistera à retrouver à deux reprises le téléphone de Betty tombé du sac et les lunettes-glacier d’un comparse randonneur !
 
Nous atteindrons deux cols : le Col de la Caumette et le Col de la Serreyrède qui domine la courte vallée du Bonheur puisque le ruisseau du même nom transformé en rivière se perd dans le sous-sol, passe sous le Causse aux abords de Camprieu, puis ressort à l’abîme de Bramabiau.
 
Après avoir cheminé au travers de superbes forêts de hêtres parsemées d’épicéas, monté des sentes bordées de landes de fougères, nous retiendrons les deux surprises du parcours : d’abord l’Abîme de Bramabiau au sein d’une forêt tellement dense, fournie, haute, humide que l’on se croirait au cœur d’une forêt amazonienne ; le chemin d’accès est une pente qui nous semble longue et notre effort est mal récompensé puisqu’il faut des tickets d’entrée que nous n’avons pas ! (nous sommes arrivés à l’opposé des panneaux indicatifs). Mais l’on s’approche au maximum, passons sous une chaîne et profitons d’un spectacle qui nous incitera à y revenir ultérieurement ! La faille est haute de 70 mètres, laisse entrevoir un ventre noir 
gigantesque et déverse en cascade la « rivière du Bonheur » perdue et enfin retrouvée !
 
La deuxième surprise nous attend au site qu’à Camprieu on surnomme « la Perte du Bonheur » : nous nous aventurons sur un chemin de terre qui très vite nous amène sur des dalles de granite ; la voie de passage est étroite car elle se faufile sous une falaise en abri sous roche qui nous oblige à marcher courbés. A nos pieds le ruisseau babille encore. Puis c’est le chaos ! Nous pénétrons dans une grotte tout en longueur et le ruisseau est à présent encombré de gros blocs effondrés du toit. Un homme bien intentionné nous dissuade de nous y aventurer, nous montrant une voûte rocheuse peut-être pas très solide, mais c’est ne pas connaître la ténacité de Betty qui brave l’interdit et nous entraîne (presque tous) jusqu’au fond de cette antre qu’éclaire le reflet du soleil tremblotant dans l’eau. Nous escaladons les gros blocs, les yeux rivés sur ce Bonheur qui court encore quand soudain le lit devient sec ! L’eau a brusquement disparu, la rivière entière s’est tout à coup engouffrée dans une cavité souterraine pour ne réapparaître que plus loin, éructante à Bramabiau !
 
Le retour sur Camprieu nous permettra d’apercevoir les troupeaux à l’estive : des centaines de petits points noirs et beiges occupent le pan herbeux de la montagne. Un patou blanc des Pyrénées semble se déplacer et l’air est rempli du tintement de leurs clochettes.
L’Aigoual accueille 10 000 brebis actuellement contre 60 000 au début du siècle ! Du printemps à l’automne, le site de Camprieu abrite deux troupeaux : l’un de 25 vaches ( Aubrac et Charolaise), l’autre de 1300 brebis.
 
Craignant que les femmes l’oublient en partant, Georges se campe sur la route, tend son doigt d’auto-stoppeur tandis que de l’autre main il soulève haut le short sur sa cuisse !
Quel comédien ! Belle ambiance donc en cette fin de saison ! On a hâte de se revoir en septembre pour partager dans le rire et les efforts le « bonheur » d’être ensemble ! 
( Mais oui,  on ne se lasse pas de dire et redire ce mot ! )
 
Merci Yo, Eliane, Betty, Françoise et Georges pour ce grand moment de.....
Je vous embrasse.
denise
 
( PS : A la demande générale, et contrecarrant ainsi une remarque individuelle, je continuerai mes CR dans le même esprit, personnalisant le propos en citant un tel ou un tel... sans jamais vouloir le froisser ou lui nuire, et en excluant ceux qui ne me donneraient pas leur aval.)
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23 juillet 2018 1 23 /07 /juillet /2018 20:00
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23 juillet 2018 1 23 /07 /juillet /2018 19:58
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23 juillet 2018 1 23 /07 /juillet /2018 19:56
Dernier jour dans le Lubéron ! 
 
C’est un grand coup de tonnerre et le tambourinement d’une pluie furieuse qui nous réveillent le jeudi matin !
Le petit-déjeuner se prend dans l’expectative : que faire ? La météo continue d’être mauvaise mais l’enthousiasme est toujours présent ! 
Les cyclistes du Biarritz Olympique font triste mine : ils risquent de louper leur troisième ascension du Mont Ventoux !
 
Nous décidons cependant à six voitures de prendre la direction de Rustrel. Les ocres du Colorado provençal nous semblent un spectacle à ne pas rater, même sous un ciel menaçant ! Deux voitures empêchées prendront le chemin du retour...
 
Quelques égarements et demi-tours sur la route, puis nous voilà à Rustrel, devant le parking privé payant. Nous savons que nous allons nous retrouver dans un site coloré qui permettra d’évader l’esprit vers les terres chaudes de l’Australie, les latérites d’Afrique ou même certaines régions d’Inde ...
Mais la responsable du guichet reste dubitative : 
- « Il y a, explique-t-elle, un ruisseau à traverser avec de l’eau jusqu’à la cheville, cependant en cas de pluie il pourrait soudainement vous arriver à l’aine ! » 
 
Coups de fil de la gérante au propriétaire, inquiétudes quant aux décisions à prendre...
Nous décidons de tenter le coup ; si le ruisseau est trop haut nous rebrousserons chemin ; il n’est qu’à dix minutes de l’entrée !
Une, deux voitures se découragent, saluent tout le monde et rentrent au bercail. 
 
Nous pointons enfin une tête au dehors quand une soudaine et forte pluie met tout le monde d’accord : pas la peine de s’y aventurer ! On va se mettre en danger, se crotter ! Demi-tour entrepris !
- « Allons tout de même à Roussillon, c’est l’un des plus beaux villages de France ! 
- Bonne idée ! Rendez-vous au centre du village ! »
Quatre véhicules prennent alors des directions fantaisistes et différenciées selon le choix carte Michelin ou GPS ...
 
Ah ! Roussillon et ses ocres aussi beaux que ceux du Colorado, son marché, son vieux moulin à huile, son sentier de découverte à pied ou à vélo....
A peine la voiture garée, une pluie suivie de grêle abondante s’abat sur nous ! Marie-Odile et moi-même avisons le moulin ouvert ! Rose et son mari ne trouvent rien de mieux que de s’abriter dans des vespasiennes malodorantes !
Georges et Dominique surpris en plein marché s’engouffrent dans une boutique de céramique ou d’émaux !
 
Nous espérons bien nous retrouver tous après l’orage, quand un sms laconique de Dominique tombe : 
- « on rentre ! »
 
Ainsi, de 21 éléments au départ du séjour, le groupe se réduisant telle une peau de chagrin ne compte plus que 4 membres, un homme et trois femmes, au cœur de Roussillon !
Chers camarades, après la pluie ...
Eh oui, un beau ciel bleu succéda à la grêle et le soleil nous gratifia de sa belle présence jusqu’à notre départ !
Nous avons assisté à la débâcle des étals du marché, arpenté les rues, grimpé les nombreux escaliers, fait du shopping, dévoré notre pique-nique sur un belvédère, et ..... emprunté le « sentier des ocres », payant et aménagé. ( Il y manque d’ailleurs ce côté - savane africaine sauvage - qu’on eût aimé y trouver !
 
L’ocre colore la roche et les chemins en rouge, jaune, orangé et même en violacé, transcendant ainsi le vert lumineux des pins et autres feuillus qui trouvent là matière organique et minérale pour resplendir de santé !
Un pan entier d’un grand rocher se pare d’un blanc laiteux zébré de lignes rouge-sang.
Sous nos pieds, le sol souple qui a absorbé la pluie semble une caresse ; en effet il est composé des sables des falaises qui, mélangés à un pigment naturel, donnent l’ocre.
La présence d’oxyde de fer permet une profusion de teintes sans que l’on sache vraiment ni pourquoi, ni comment ici, c’est rouge, là, jaune ou violet..!
Tout autour de nous les gens articulent des langues étrangères ; il semble que nous soyons les seuls Français !
 
Sacrifiant à la tradition gourmande du touriste en goguette, nous avons clôturé le chapitre « explosion des couleurs » par l’exergue « explosion des saveurs » chez le glacier du coin !
 
Nous pouvons tous encore remercier chaleureusement Denise Metten et Françoise Couprie qui nous ont préparé en aval et offert un séjour de qualité tant au niveau de la découverte du Lubéron que de l’accueil au village de vacances.
Un accessit particulier pour tous les repas très goûteux et variés présentés en buffet libre. 
Vous nous avez gâtés mesdames ! Chapeau bas !
denise 👏
 
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23 juillet 2018 1 23 /07 /juillet /2018 19:55

 

Autres péripéties du Lubéron.

 
- PREMIER JOUR : Denise Metten carte en main nous entraîne l’après-midi dans les abris-roches de Malaval. Une sente qui casse le souffle avec 500 m de dénivelée sur une courte distance ! Ceux qui n’ont guère l’habitude de marcher soufflent fort et ont du mal ! Mais le sentier sauvage est magnifique et requiert notre assentiment.
 
- DEUXIÈME JOUR : un programme de rêve : les dentelles de Montmirail du Vaucluse avec le doux nom de Gigondas qui sonne à nos oreilles !
Le sentier passe sur les crêtes mais la météo en décide autrement ! S’il pleut il est trop dangereux de flirter avec ces dalles de calcaire qui deviendraient glissantes ! 
On choisit donc le sage chemin qui contourne les dentelles, se faufile à leurs pieds, nous offrant la chaîne de montagne sous des angles divers ; l’intérêt est évident et les yeux levés, on peut admirer ces dents de pierre très déchiquetées qui penchent d’un côté ou bien d’un autre donnant une alchimie particulière à l’ensemble qui ressemble de près à une bouche remplie de chicots plutôt qu’à des dentelles !
Dès le départ le terrain très gras alourdit nos godillots de plusieurs centaines de grammes ; on racle dans l’herbe cette argile qui colle à la semelle et continuons à longer les vignes. Certaines sur les coteaux ne comprennent en terrasses que deux ou trois rangées, car le vin est tellement réputé bon que l’on rogne le plus possible sur la garrigue !
Un belvédère de l’autre côté des dentelles avec table d’orientation offre une vue panoramique impressionnante sur la vallée viticole très ample et fournie en mas et vignobles. Cent marches à monter puis à redescendre pour les plus vaillants, certains ayant préféré l’ombre réconfortante des grands pins !
Mais soudain c’est l’hécatombe ! Depuis un bon moment déjà on a enfilé puis ôté à plusieurs reprises kway et cape de pluie car le soleil tente parfois de darder ses rayons plus avant, se glissant subrepticement entre des masses sombres de nuages têtus implantés(ées) sur nos têtes ! Un méli-mélo d’éclaircies et d’averses légères nous accompagnent...
Imaginez-vous un repas debout sous la maigre avancée d’un toit de bergerie... la pluie tombe et nous oblige à rester en ringuette, collés contre le mur et le portail !
Deux chanceuses ont trouvé un abri plus sûr dans une maisonnette de pierres mais une très mauvaise odeur les cantonne sur le pas de la porte !
On mange comme on peut, on profite vite d’une accalmie et l’on repart !
 
Toutefois, le soleil disparaît définitivement ; l’horizon s’assombrit d’un seul coup et déverse alors sur nous la haine sauvage qu’il contient depuis le matin !
 
Chacun se déguise à la hâte en épouvantail de nylon déperlant et fonce sous les bourrasques d’une vilaine pluie droite et drue. Le moindre petit ruisseau en un temps record déborde et court à toute allure ; des flots couleur de boue jaillissent de toutes parts ! Heureusement il n’y a pas de tonnerre donc pas d’éclair sur nous, on garde nos bâtons ! Le groupe fait preuve d’un courage et d’une belle patience : aucune jérémiade, aucune mauvaise humeur ! Au contraire ! Les chaussettes regorgent d’eau sale et les capes ne protègent guère ! Pire, elles guident sur nos jambes la pluie qui ruisselle directement dans nos chaussures ! On se sent trempé et les cheveux, prisonniers des capuches, dégouttent sur le visage . « Tu as les mollets pleins de terre » me dit Pierre... Les pantalons sont maculés de boue et froissés ; le bermuda de Jean-François entièrement mouillé colle à ses cuisses. La moustache aristocratique de Marc, toujours roulée en colimaçon aux extrémités, n’aime pas cet afflux exagérée d’humidité et se distend tristement sur un côté de sa lèvre...
Le soir chacun fera preuve d’ingéniosité, qui, en bourrant ses chaussures de papier journal à changer plusieurs fois (« astuce préconisée par Gérard » dit Marie), qui, en empruntant un séchoir à l’accueil, qui, en nettoyant semelles et chaussettes crottées dans la laverie... Mais c’est cela aussi la vie d’un marcheur !
 
- TROISIÈME JOUR : le Ventoux.
 
- QUATRIÈME JOUR : les gorges de la Nesque..
Il y a d’abord le vote à mains levées : suit-on le programme ou adapte-t-on la randonnée au temps très incertain ???
Le verdict est sans appel : le groupe maintient la sortie prévue !
Nous nous rendons en pays de Sault situé entre les contreforts du Ventoux et le plateau d’Albion. Des grands vignobles de grands crus, nous passons aux champs de lavande qui approvisionnent l’industrie du parfum... Les roses y sont reines aussi comme dans le village de Monieux traversé à pied au retour et croulant sous les roses simples et anciennes !
Les gorges de la Nesque sont particulièrement encaissées, profondes et étroites entre de hautes parois labourées de traînées noires, ce qui offre aux marcheurs un panel de sentiers aussi bien sur l’ubac sombre et humide le matin que sur l’adret couvert de fleurs multicolores l’après-midi. On reconnaît la rare camomille à ses boutons jaunes, l’ombellifère laser blanche moins commune dans nos régions. Grâce aux aphyllantes et aux lins de Narbonne, la couleur dominante reste le ton bleu parme virant au violet.
 
Nous allons suivre la rivière du plan d’eau où prospèrent les ajoncs jusqu’à ce qu’elle disparaisse sous une jungle de plantes, buissons, arbres et lianes avides d’humidité.
Elle coule tout près de notre sentier au début, bruissante dans ses remous, limpide et reflétant les buis dont la gaillardise nous fait penser qu’ils aiment l’eau alors qu’on les croit capables de pousser à l’économie dans nos garrigues sèches ! 
Très vite on la perd dans la profondeur de son lit tandis que le chemin nous élève dans des lacets tortueux encombrés de cailloux ; on devra escalader, monter des marches naturelles, grimper pour redescendre ensuite au plus bas puisqu’il est prévu de traverser la Nesque ! Thierry, dont l’épouse collectionne parfois des poupées aux orteils ou des pansements anti-ampoules, décrète qu’il portera sa femme à califourchon ! 
Le guide entre carrément dans l’eau avec chaussettes et souliers ! « Aucune importance, dit-il, j’ai l’habitude ; en ce moment j’ai toujours les pieds mouillés ! » Certains hommes se déchaussent, Marc retrousse son bermuda très haut sur ses cuisses, Thierry entreprend de faire la navette d’une rive à l’autre secondé par Marc, et la cérémonie commence ! 
Ces messieurs tendront leurs mains à ces dames de part et d’autre d’un gué de cailloux que franchit l’eau... Chacune son tour ! Même les hommes chaussés pourront se faire accompagner, doigts prisonniers de poignes masculines, comme s’ils étaient des demoiselles !
Le va-et-vient incessant finira par leurrer les guides et leurs acolytes puisque des étrangers arrivés entre temps bénéficieront à leur tour des mains tendues et du passage guidé de la rivière ! 
 
Au sein de cette jungle épaisse se niche la chapelle troglodyte de l’archange Saint-Michel dont la tête a été mutilée et qui a la bonté d’accepter des ex-votos de cailloux de rivière ! Son pouvoir ? Être vainqueur du Démon !
Alors pour implorer sa clémence nous montons côté adret un sentier biscornu en balcon qu’empruntent les pèlerins pieux se rendant à la chapelle. C’est parfois rude, un chemin de croix en somme, mais plaisant, même si la pluie tombant à nouveau sur nos pauvres corps semble vouloir nous laver des fautes non avouées à l’archange !
denise 👹
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23 juillet 2018 1 23 /07 /juillet /2018 19:52

Mardi 29 mai 2018

Une journée de notre voyage de cinq jours dans le Lubéron.
 
Gravir le Mont Ventoux c’est le souhait secret de chacun ! A pied ou à vélo on aime s’identifier à tous ces sportifs qui ont tenté l’aventure. Nous étions de ceux-là ce mardi 29 mai, partageant notre village de vacances avec un groupe de cyclistes : le Biarritz Olympique. 
Lever : même heure ; départ 8h30 et arrivée au sommet ensemble aux alentours de 11 h !
Eux, par la route, par Bédoin et Malaucène ; nous, côté Nord, à partir de la station du Mont Serein.
 
L’ambiance est alors à la fête ! Le bonheur irradie tous les visages et cyclistes et marcheurs ( nous-mêmes), nous nous disputons la place sous le poteau annonciateur du sommet du Mont Ventoux à 1909 m d’altitude ; en face on lit un panneau à 1912 m .... Un marchand de biscuits artisanaux et autres cochonnailles fait ses choux gras alors que, contre toute attente, l’air est saturé d’une odeur tenace d’hydrocarbures !
 
Dès le départ, l’ascension est douce, régulière, par une piste d’abord, puis très vite par un chemin forestier plus étroit. 
Quatre étages de végétation du côté Nord : d’abord les chênes pubescents puis viennent les hêtres qui, plus haut, se mêlent aux résineux dont les magnifiques mélèzes, enfin dans les éboulis pierreux uniquement les pins à crochets : cette espèce fut plantée au XIX ème afin de repeupler les pentes du Ventoux entièrement déboisées.
Les forestiers d’alors firent le pari (tenu) de permettre à la forêt primitive existante encore dans les fonds de vallons, de re-coloniser le terrain perdu. Deux cents ans auront été nécessaires pour recréer la « hêtraie-sapinière » actuelle.
 
Plus nous nous élèverons en altitude, plus les pins à crochets rapetisseront, présentant leurs branches à ras du sol, rampant parfois comme des genévriers, présents aussi sur le site ! Des pignes de pins mâchées, décortiquées, témoignent de la présence de nombreux écureuils. On s’entrave aux nombreuses racines des feuillus et résineux ; « Il faudrait, me dit le guide, que des avions déversent des tonnes de terre pour maintenir les chemins car la terre glisse avec la neige. Regarde ces arbres cassés en deux par endroits, c’est l’œuvre des avalanches ou du vent parfois violent ici. »
 
L’humus est noir et les hêtres centenaires y prospèrent. Certains sont tordus dans des postures fantasmagoriques ; les sapins pectinés ou sapins blancs semblent cependant majoritaires. 
« On y rencontre aussi l’érable-sycomore et l’alisier blanc, dit le guide, et au sol vous verrez des pousses de lavandes très parfumées ainsi que des anémones hépatiques ». 
 
Parfois au détour d’un lacet on s’immobilise sous les arbres tandis que notre regard scrute le décor karstique ouvrant une béance à la verticale... car c’est là que se plaisent les chamois ! L’un des deux groupes, spontanément formé selon le rythme adopté, aura la chance d’en apercevoir deux à l’affût en haut d’un éperon.... ils restèrent là sans bouger puis se détournèrent nonchalamment et se fondirent dans les rochers.
Le chamois n’est pas solitaire, il cohabite sur le Ventoux avec mouflons, chevreuils, cerfs et sangliers ! Dans les airs trône l’aigle royal !
 
Les difficultés que nous rencontrerons aussi bien en montant qu’en redescendant viennent de la présence de nombreux pierriers karstiques, amas de lauzes calcaires sonores, au travers desquels le sentier se tient en équilibre, très étroit et de travers, épousant le dévers du pierrier. Alors on est conscient d’être petit et fragile au sein de cette nature hostile et on se prend à penser que pluie soudaine et vent pourraient faire des dégâts ! Comme des fétus de paille, nous serions bousculés, happés par le vide qui dégringole très loin vers la vallée ; au-dessus de nous le regard embrasse un univers lunaire de cailloutis blanc cerclé de falaises gigantesques en forme de cirque ; parfois ce sont de grandes entailles de torrents hivernaux qui tranchent le paysage. 
 
L’air s’emplit du tintamarre que font les lauzes déplacées, renversées, culbutées par le piétinement incessant des randonneurs ! Aucun doute ! Les chamois et autres cervidés savent que nous sommes là !
Chacun s’applique à poser précautionneusement le pied, puis l’autre, dans ces passages délicats où le vertige peut faire tourner la tête ! Les guides restent attentifs et prodiguent aide et conseils... Le soulier reste souvent incliné dans le sens de la pente et l’équilibre demeure précaire : on plante le bâton du côté du vide tandis qu’on se rassure en touchant la roche ou la caillasse de l’autre main...
 
Sur la crête du Mont Ventoux, la balade s’avère plate et très simple, et même s’il fourmille de petits cailloux le sol reste facile à fouler et permet l’évasion visuelle sur la route en lacets que les cyclistes vainqueurs de la montagne dévalent à toute allure ; les rondeurs du relief sont douces et les rayons capricieux du soleil les parent parfois de reflets chatoyants. 
« C’est la première fois, me dit la guide, que je me retrouve ici sans un brin de vent ! Habituellement c’est intenable ! »
En effet, le mistral souffle 130 jours par an en moyenne et peut atteindre au sommet 250 km/h !
Tout de même on cherche sur ce morceau de lune un coin à l’abri pour ouvrir le casse-croûte ! Crottes de chamois ou de cerfs, campanules bleutées des Alpes et pavots jaunes du Groenland composent notre litière.
 
Pour le retour les guides préfèrent éviter les pentes trop abruptes et optent pour un tour « en balcon » (c’est à dire toujours à la même altitude ) de la face Nord du Ventoux. Certains trouvent le temps un peu long car nous restons toujours en hauteur et avons l’impression de ne jamais redescendre ! D’autres se plaisent sur ces maigres chemins parfois boueux et glissants où alternent à nouveau forêts et pierriers... Les vues sur la vallée et l’horizon moutonneux nous laissent bouche bée...
 
Une portion identique du parcours nous fera revoir la femme nue dans son habit d’écorce et la tête de l’ornithorynque niché(ée) dans le cœur du vieil arbre vermoulu.
Enfin nous re-croiserons la stèle de l’Ecossais Thomas Simson, cycliste mort d’une crise cardiaque en juillet 1964, juste avant la station de ski du Mont Serein, à une époque où le dopage faisait des ravages !...
 
Le voyage est très agréable, diversifié et intéressant ; les repas sont variés, copieux (buffet à volonté) et vraiment délicieux au point que nous aurons tous pris du poids, c’est certain ! 
denise 
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3 juillet 2018 2 03 /07 /juillet /2018 15:57

http://thierry.chaumont.free.fr/2018-05-23_RandoMontarnaud-Corconne/

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3 juillet 2018 2 03 /07 /juillet /2018 15:54
Mercredi 23 mai 2018.
« Corconne » dans le Gard.
 
- 12 km + dégustation à la cave coopérative.
- 260 m de dénivelée.
 
Lorsque l’on débouche sur Corconne en sortant de la tortuosité des noires Cévennes, c’est la clarté, la blancheur qui frappent d’emblée ! Tout semble immaculé : la terre, clarifiée par des cailloutis calcaires, les maisons, en pierres de pays remontant au XVII et XVIII ème siècle, lorgnant vers le Sud et flanquées contre d’impressionnantes falaises en forme de cirque, comme suspendues dans l’air.
Le soleil diffracte ses rayons sur les orgues muettes de la montagne et son rayonnement inonde de lumière chaque rue pavée, chaque façade exposée ; le terroir baptisé « la Gravette »  crache un vin, blanc et clair, l’excellent « Gravetissime » ou bien un rouge-sang gorgé de chaleur.
 
Aujourd’hui la randonnée démarre sous un ciel laiteux qui compte nous ménager quelques surprises ! Une moiteur digne d’un climat sub-tropical surprend tout le monde et les double-épaisseurs inutiles restent dans les voitures. « Vous avez deux solutions pour monter à La Chapelle, me conseille un vieux monsieur à qui je ne demandais rien, soit par le chemin de croix qui fait l’objet d’une procession chaque année, soit par la montée sous l’arche, mais attention, ça grimpe beaucoup ! Vous êtes bien chaussés ? »
Les deux Pierre qui sont nos guides du jour optent pour l’entaille entre les deux canyons et le passage sous l’arche, sorte de pont naturel appelé « Pont du hasard », curiosité naturelle qui relie les deux falaises en surplomb du village.
Ici les roches ont des formes étranges ou amusantes qui rappellent le site de Mourèze, l’érosion leur conférant des rotondités en forme de marmite ou des étirements de cou de girafe !...
Le chemin se fraye un passage étroit entre végétation touffue et gros blocs de calcaire, disparates, biscornus, désordonnés, parfois en forme d’escaliers ou aménagés comme tels, avec paliers d’acier pour un seul pied et poignée de secours sur les parois. On escalade en s’aidant des mains ; on se hisse en s’appuyant sur les bâtons, et la pluie de la veille restée sur les feuilles s’égoutte sur nos bras et mouille le visage ! L’attrait est réel et nous gravissons les degrés comme le feraient de joyeux enfants conquis par cette ascension acrobatique.
 
En haut trône une imposante croix de fer ouvragée et la chapelle récente du XIX ème, imposante par sa structure d’édifice fortifiée, a volé la place d’une ancienne citadelle, appelée autrefois château, et surveillant la plaine viticole alentour. Ce castellas du XII e était régi par la seigneurie de Sauve-Anduze sous l’autorité du Comte de Toulouse.
 
Une corde est tentante et certains n’hésitent pas : en tirant fortement elle ébranle un battant de cloche qui tinte contre le métal et intrigue les habitants de Corconne : quelle heure est-il ? Est-ce un glas ou un danger qui s’annonce ?... Et non, ce sont des  randonneurs qui se signalent et perturbent notre quiétude ! Nous avons l’habitude à présent !
Un énorme cairn sera le point de repère d’un aller-retour de la chapelle pour rejoindre les Trois Thermes qu’en définitive nous ne verrons pas ! En effet il ne s’agit que d’un lieu-dit...
Après le repas pris dans un recoin du chemin, sur la terre humide, dans l’herbe mouillée, ou sur un caillou instable ; après le chocolat de Yvette et Mireille puis le cognac parfumée de Thierry, nous poursuivons dans la forêt/maquis  du Coutach où quelques cèdres malingres supplantent de nombreux chênes verts, kermès, buis et lauriers thym.
Yvette peste, on ne l’a pas attendue avant de repartir ; mais son sac abandonné a attiré l’attention de ces dames qui sont restées là, et elle réintègre le groupe sans effort.
Le sentier est facile, sur du plat, offrant de jolis points de vue sur les rotondités gardoises.
Nonostant, soudain tout s’accélère ! Quelques gouttes de pluie maculent les cailloux blancs, le ciel s’agite et gronde sourdement ; le bleu se fait rare par petites touches timides alors que le gris foncé, le noir gagnent du terrain ; de longues traînées de nuages bas, rasant la cime des arbres,  semblent pousser vers nous un tonnerre qui devient violent... Les yeux rivés au sol mouillé pour éviter les glissades, on ne voit pas les éclairs que l’on suppute et qui nous font froid dans le dos. Que faire de nos bâtons qui peuvent attirer la foudre ? Marie conseillerait de s’en débarrasser une fois pour toutes, mais nous les serrons contre nous et pressons le pas. Vite, prendre le temps d’enfiler la cape qui nous transforme en objets ambulants informes !
Marie-Paule et moi-même forçons le pas, il s’agit d’éviter le gros de l’orage mais le sentier s’égare de part et d’autre et le village n’apparaît pas ! La Croix au-dessus de nous peut faire office de paratonnerre, se rassure-t-on... Nous courons presque toutes les deux après avoir lancé un « coucou » de reconnaissance et avoir aperçu de la couleur à l’extrémité du chemin, dans une boucle, de l’autre côté de la montagne !!!
Pas d’erreur possible, le chemin dégringole tout droit en direction du village et la cave coopérative nous attend ! La pluie tombe drue et le groupe arrive enfin trempé !
Vite, une dégustation de blanc, de rosé, pas de rouge hélas, pour nous réchauffer le cœur !
Nous repartirons les bras chargés de cartons et certaines femmes succomberont à la jolie bouteille d’un muscat sec léger et fruité du nom nom de « l’ Adorée »...
Allez résister à pareille appellation !!!
 
N’oublions pas que le franc soleil habituel du lieu nourrit de nombreuses oliveraies appelées « olivettes » et son huile fruitée et goûteuse à base de Picholines fait de Corconne une étape sur la « route oléicole méditerranéenne ».
Ainsi, chaque deuxième dimanche de décembre, a lieu la « fête de l’olive » où tous les mouliniers présentent leurs moutures et participent à un concours ! On y viendra !
 
Merci les deux Pierre d’avoir convié le Dieu de la foudre et des éclairs pour nous fouetter les jambes en fin de journée !
Merci de nous avoir réconfortés en flattant nos papilles et palais.
denise ⚡️💦
 
 
 
 
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