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11 novembre 2017 6 11 /11 /novembre /2017 19:01
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11 novembre 2017 6 11 /11 /novembre /2017 18:57

13 : randonnée du mercredi 8 novembre 2017

« De Lauret aux corniches de l’Hortus »
— 7,7 km
— 250 m de dénivelée.
 
 
           Petite excursion et incursion ce jour dans la région viticole de Lauret, village propret de 600 habitants, proche de Valflaunès, dont la mairie siège dans une splendide demeure de maître du XVIII ème siècle, pimpante, de facture classique aux belles ouvertures et chiens-assis.
 
Avant d’entamer l’ascension par une piste 
longuette entre des pins d’Alep omniprésents, le groupe s’extasie devant une construction récente, d’architecture originale, toute en verre fumé, lames de bois et pierres de taille.
 
Nous sommes 19 marcheurs à pousser un ouf de soulagement quand Pierre le chef du moment nous indique enfin à gauche un chemin de dalles calcaires qui coupe à travers la garrigue et grimpe en balcon sous les corniches de Lauret. 
La vue s’élargit enfin et les étangs salins d’Aigues-Mortes étincellent sous le dais du ciel tandis que se profilent au loin les Alpilles selon Alain... À l’opposé, dans notre dos mais cachés par la falaise, Sète et le Mont-Saint-Clair.
Au pied se prélassent la plaine qu’occupent les rangées de ceps hissés sur fil de fer, et le village de Claret, dont on aperçoit le clocher dominateur de l’église. 
Mais le plus admirable sous nos yeux ébahis reste le domaine de « l’Auberge du cèdre » au lieu-dit Cazeneuve que l’on surplombe et embrasse dans sa totalité : bâtisse étirée comme une longère, de deux niveaux rigoureusement symétriques, rythmés de fenêtres à petits carreaux aux volets anciens peints en vert olive ; au centre, une belle et large porte d’entrée d’un vert plus sombre qu’encadrent deux vieux tonneaux de vin. Au sud et jouxtant un jardin de pelouse impeccable, une véranda et verrière masquées à nos regards inquisiteurs par une végétation fournie.
 
Nous sommes sur un terrain naturellement dallé sous une falaise blanche qui laisse dégringoler de gros blocs erratiques que l’on enjambe parfois ou qui constituent des escaliers naturels et biscornus.  A l’instar de Samson qui ébranla les colonnes du Temple, Alain se prend d’intérêt pour un mastodonte de deux ou trois tonnes et nous soutient, après avoir examiné une de ses arêtes en équilibre sur un caillou, qu’il serait capable armé d’une barre à mine de le soulever quelque peu, voire de le déplacer !!!! 
Fidèle à ses valeurs, Rémy en meneur taiseux et consciencieux ferme la marche !
Nous arpenterons la forêt clairsemée de pins nains qu’agite un vent assez puissant, de buis bien verts sur l’ubac puis longerons les vignes bariolées, les oliveraies mal taillées à la ramure effervescente puis regagnerons par la route les premières maisons de Lauret... un panneau informe les habitants de la construction imminente d’une station d’épuration moderne et écologique puisque la filtration sera confiée à des plantes de roseaux. Coût : 900 O00 euros ...
Merci aux responsables promeneurs. Ce fut facile et court mais l’air vif courant sur le Larzac enneigé et les rayons d’un soleil conquérant nous revigorèrent jusqu’au fond de nos os !
denise 🌲
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6 novembre 2017 1 06 /11 /novembre /2017 19:47
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6 novembre 2017 1 06 /11 /novembre /2017 19:46

dimanche 5 novembre 2017.

« De Brissac à la Séranne » 

- 14 km

- 650 à 700 m de dénivelée.

 

            Il y eut d’abord l’angoisse de ne rien faire ce dimanche, dans l’attente matutinale du mail de Yolande qui annulerait certainement le projet du jour !!!  Pris la veille sous un déluge de feu, de pluie et de fracas, chacun hésitait et traînait à préparer son sac qui s’avèrerait inutile... mais l’heure du rendez-vous sonna et 17 personnes s’y présentèrent !

Les randos du dimanche ne sont à nulle autre pareilles ! Elles nous réservent toujours des surprises enchanteresses, des sentes difficiles, des ascensions laborieuses, un peu d’errance à la recherche du bon chemin, puis tout en haut des sommets, des points de vue uniques...

On démarre de Brissac, village pittoresque où l’on élevait autrefois des vers à soie dans les étages supérieurs des maisons pour faire des bas ! Bourg perdu dans une vallée profonde dont la rivière, un affluent de la Buège, alimentée par ces dernières pluies se dévergonde au milieu du chemin, nous obligeant à modifier notre parcours !

Alors on grimpe par un tortueux tracé de sangliers, à la verticale  ; Jean-Jacques en panne momentanée de GPS incitant à poursuivre face à la pente, Jean-Pierre conseillant plutôt de tirer vers la droite mais Thierry et son portable mettent tout le monde d’accord en intimant au groupe de virer à gauche ! Les ronces, les plantes épineuses, les repousses anarchiques de chênes verts ou d’arbousiers gênent notre progression quand le chemin se dessine enfin, bien délimité, bien visible et sur la gauche en effet !

                     Au-dessus de nos têtes les arbres communiquent entre eux et s’entremêlent nous cachant le ciel ; le sol est couvert de débris de roches et le site regorge de pierres de « calcaire lapias ! » selon le mot de Jean-Pierre , grandes dalles blanches formant des dolmens qui servirent de tombeaux celtiques ; dans l’un d’entre eux Thierry pose prêt pour la photo ! 

Ailleurs ce calcaire surprenant, feuilleté parfois, semble érigé en grosses pierres verticales percées de trous profonds, érodées par le vent, la pluie et les différences de température. Il constitue de vraies falaises qui se plaquent contre la montagne creusant un relief et des contours bien singuliers...

Les peuplades du Paléolithique ont occupé les grottes entaillées dans ce calcaire comme à Coupiac que l’on aperçoit blotti dans la vallée alors que nous sommes bien haut déjà. On y a recensé des vases décorés datant du Néolithique.

Nous en visiterons une, de ces nombreuses grottes qui singularisent ce coin de la Séranne ; cavité très vaste au sol très glissant, s’enfouissant en longueur dans les entrailles de la terre ; la lampe et les lueurs des portables forment un cortège fantomatique et Marie-Paule restée à l’entrée s’amuse à poser son doigt sur l’extrémité d’une petite excroissance du plafond ; elle le retire mouillé avec entre le pouce et l’index le granulé de la calcite. Le stalactite démarre et sera là quand nous aurons bien des siècles plus tard rejoint d’autres mondes !

Le chemin toujours très escarpé débouche soudain sur un effondrement balisé de protections grillagées « l’Abîme de Rabanel » dont on ne peut apercevoir le fond, coulé le long d’une falaise très verticale ne présentant aucune aspérité. Jean-François se prend à rêver de descente en rappel, cela lui conviendrait bien si le site était équipé !

On lève la tête et là-haut au sommet de la montagne, bien perchée, apparaît une vierge dans son drapé bleu pastel souveraine sur son piédestal de pierre !  Protégeant de son regard de douceur le village de Brissac et la basilique qui se trouve en contrebas, elle est un lieu de pèlerinage très couru des populations l’été — (portugaises surtout me souffle Jacques). Hommes, femmes et enfants gagnent le sanctuaire par un chemin de croix après l’audition d’une messe en plein air dans la « grotte de Lourdes » ( étrange appellation) ; une immense terrasse surplombe un panorama rural d’où l’on aperçoit au loin un méandre du fleuve Hérault.

Cependant la vierge campée dans le bleu du ciel n’est qu’une étape pour nous qui grimperons encore plus haut ! Nous la verrons bientôt après le repas sur un pic en-dessous du nôtre et quand nous la rejoindrons, hissés dangereusement sur des cailloux disparates, les commentaires iront bon train sur son drapé élégant, son visage d’une grande suavité, ses mains blanches et immenses, son enfant bouclé et angélique... Quelle peut-être sa hauteur ? Savez-vous que l’ensemble du sanctuaire est inscrit au « Patrimoine mondial de l’Humanité » ? Sa réfection est toute récente et nous laisse perplexes...

Le retour ménagera une halte auprès du Château médiéval construit au XI ème. Malgré de nombreux ajouts décoratifs au cours des siècles suivants, le château sera pratiquement inoccupé par ses propriétaires successifs ; mal entretenu, il sera laissé à l’abandon. — puis embelli et agrandi au XVI par la famille Roquefeuil (parc aux grands arbres, papeterie, aile ouest) puis délaissé à nouveau — ses propriétaires se retrouvant ruinés à la Révolution !

     A présent, deux héritières américaines ont donné au village un nouveau souffle, transformant les chambres médiévales en chambres d’hôtes. Les rues et les maisons groupées autour du château semblent en bon état et bien entretenues ; le village s’est agrandi ( 625 ha en 2014 contre 285 vingt ans auparavant) ; les derniers viticulteurs, désormais à la pointe du progrès, s’orientent vers des produits AOC et BIO !

Une grande reconnaissance à ceux et celle qui ont insufflé cette superbe balade au grand air !

denise 🏰

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6 novembre 2017 1 06 /11 /novembre /2017 19:35

 

Randonnée du mercredi 25 octobre 2017.

 
« Villecun - La Chapelle Saint-Amans et Notre-Dame de Falgaret »
17,650 km
400 m de dénivelée.
 
 
          Nous partons sur les hauteurs du Lodévois en direction du col de la Défriche. 
Face au terre-plein de côté sur lequel nous nous garons, émerge un grand domaine du même nom, au milieu des pins d’Alep, monumentales bâtisses, belle entrée, grille imposante, propriété privée d’un syndicat de propriétaires qui administre(nt) immeubles et autres biens immobiliers. 
 
La large piste bordée de hauts résineux ( Pins noirs d’Autriche) exhale un parfum piquant d’aiguilles de pins éparses ; à droite nous voyons se rapetisser les maisons nichées dans le creux des collines tandis que nous nous hissons de façon régulière mais constante sur le haut de la montagne où nous attend dans la brume ou l’éblouissement du soleil ( c’est selon...) une petite chapelle isolée : 
« La Chapelle St-Amans ».
 
Elle fut reconstruite au XIV sur ce promontoire venté à l’emplacement d’un ermitage érigé au VII, avec un toit très bas, un porche couvert type préau, deux minuscules ouvertures dont l’une est un vitrail représentant un roi-mage. Elle accueille chaque été un chapelet de fervents pèlerins.  
Les agriculteurs y venaient autrefois solliciter des températures clémentes pour leurs cultures et quémander l’octroi de bonnes récoltes... 
Nous sommes à 680 m d’altitude.
 
              Tout contre elle et dominant le site, une « palombière » habillée de buis vert , leurre qu’utilisent les hommes dont les fusils mitraillent les nuées d’oiseaux migrateurs ; le vaste coteau limitrophe servant ensuite de terrain de jeux aux chiens qui ramènent les volatiles !
 
Certes l’ascension ne comporte pas d’à-coups mais ne déroge guère à la règle de monter, en lacets parfois serrés, encore et encore vers la Chapelle sainte dans une sorte d’expiation de tous les péchés !
Au fur et à mesure des mètres gravis en altitude, la récompense prend la forme d’un panorama térébrant (marquant l’esprit) qui va de la vallée encore verte en contre-bas, au lac du Salagou plus loin, et au-delà jusqu’à la mer, cordon lumineux que le miroitement du soleil étire à l’infini.
 
Le jour de la reconnaissance de cette rando, nous étions, Thierry et moi, enveloppés de brume épaisse, les cheveux gouttant sur le front et la vue empêchée, aveuglée, buttant sur un gris opaque qui masquait toute forme de vie à près de dix mètres !
 
             Aujourd’hui les contours irréguliers du Salagou tracent des formes géométriques qui semblent se prélasser langoureusement au sein de la vallée avec en guise de couverture la couleur bleu-gris d’un ciel riant. Le soleil franc et généreux métamorphose l’eau du lac en un miroir luminescent.
Au-dessus de nos têtes un quadrillage de stries blanches et roses mêle nuages translucides et traînées d’avion à réaction puis en tache noire qui ondule, un groupement d’étourneaux, jeunes suivant les aînés dans une ronde frénétique !
 
Des cris, des hommes qui courent dans le champ à découvert, un souffle bruyant dans un cor signalent l’omnipotence de chasseurs qui occupent tout le territoire en conquérants belliqueux. La garrigue explose sous les tirs croisés des fusils et l’on se prend à hurler brièvement pour signaler notre présence !
 
Jeune chevreuil ou sanglier dimanche, aujourd’hui palombe, grive et merle donnent ici  l’occasion de retrouvailles festives où chacun témoigne de ses testostérones affichées dans ce combat inégal contre la bête. 
Le village de Lavalette, qui s’émiette au pied du château local classé, datant du XVII, toujours à la vente, regorge de récits de chasse, et la cave autrefois vigneronne sert de lieu de ralliement où sont dépecés et équitablement distribués les morceaux de gibier.
 
              S’amorce enfin un vrai et beau sentier sous les rameaux épars de châtaigniers mal entretenus et de chênes blancs. Quelques vieilles souches agonisantes exposent leurs apostumes telles des tumeurs ou abcès qui tueraient l’arbre... 
Sur les feuilles au sol déjà sèches, tambourine une pluie de glands, nous en recevons même sur la tête et sursautons aux bruits qu’ils suscitent tels des sangliers furetant dans le sous-bois...
Nos semelles écrasent dans un bruit sec les premiers tombés et Françoise s’empresse d’en ramasser pour nourrir ses écureuils...
 
            Le bois de Falgaret a revêtu la couleur ocreuse qui annonce l’hiver et les feuilles volètent, pétioles fragilisés, asséchés par un été cruel.
Une  roche de grès creusée au XIX par le dernier curé de Villecun sert d’autel à une vierge naine et blanche à qui l’on offre en guise d’ex-votos fleurs naturelles et artificielles, pignes de pin, bogues de châtaignes et tapis de mousse... 
On lui a donné le nom de « Notre-Dame de Falgaret » en raison des nombreuses fougères (falguièra en occitan) qui étoffent le sous-bois, hélas bien rousses comme brûlées, cramoisies, en ce début d’automne... même les genêts paraissent mal en point, tiges raidies et brunes !
 
                De la route départementale en fin de parcours nous apercevons perché sur un piton le minuscule hameau d’Olmet associé à Villecun, triangulaire, comme posé là pour servir de modèle à un peintre paysager...
L’arrivée est proche au terme d’une belle escapade finalement assez pentue dans ces terres reculées...
denise 🦌
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6 novembre 2017 1 06 /11 /novembre /2017 19:31
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6 novembre 2017 1 06 /11 /novembre /2017 19:28

 

Dimanche 22 octobre 2017.

« De Saint-Michel-d’Alajou à Sorbs-en-Larzac ».
14,7 km
380 m de dénivelée.
 
Encore une magnifique escapade sur le Larzac ! On ne s’en lasse pas !
Jean-Pierre l’avait promis :
« Je vous y ramènerai ! » 
( La Couvertoirade reste toujours en attente !...)
Ce plateau n’a pas fini de nous étonner et le moindre village est prétexte à découverte et interprétation.
 
St-Michel et Sorbs sont deux villages de taille très réduite : entre 30 et 50 âmes, des Saint-Michelains et des Sorbiens, pas davantage, avec autant de résidences secondaires que d’habitations principales (28 contre 29) ! 
 
            Nous démarrons du cœur du village de Saint-Michel d’Alajou, à 775 m d’altitude et déambulons sur une draille odorante du crottin noir des brebis, délimitée par quelques taillis maigrichons de chênes blancs et verts entrecoupés de robiniers et noisetiers ; au delà s’étend la lande des buis sempervirens dont la majorité des spécimens a bruni précocement, frappés d’un pourrissement inéluctable, pétrifiés par les racines asséchées qui n’ont plus alimenté le feuillage.
Des bois de pins noirs clairsemés à la ramée peu fournie interrompent parfois la monotonie du plateau dès la moindre déclivité plus humide et l’ombre qui descend d’en haut favorise un bien maigre sous-bois.
 
                 Les dernières pluies ont transformé l’atmosphère , plaquant au sol l’âcre poussière des chemins qui racle la gorge. La terre est parfois grasse sous nos pieds : quelques tiges de houx arborent des boules rouges et certaines herbes semblent aussi sèches que du foin. 
Parfois s’élèvent dans l’air à la fois l’exhalaison fétide de certaines plantes souillées d’urine animale mais aussi celle plus exaltante des fleurs d’automne, petites fleurs des champs bleues ou couleur de rose, Callunes aux fleurs violettes en étoile sur leur courte tige florale et quelques Bruyères rampantes... On y trouve aussi la rare Orchis sans parfum tandis que les feuilles des caducs encore craquantes tardent à pourrir et que subsistent encore des plantes vivaces aussi enivrantes que le Thym et la Lavande sauvage. Sur les pentes des ravins dominant la Virenque et la Vis, côté Nord, s’épanouit, paraît-il, une plante velue carnivore et protégée : la Pinguicula. Nous n’en avons aperçu aucune !
 
La déambulation ne sera pas partout la même ! Quittant les sentiers bien visibles entre les buissières ou ceux qui longent des murs de pierres sèches, nous « bartassons » au travers des grosses touffes d’herbes, des cailloux blancs, du thym omniprésent, des piquants , des ronces basses et autres chardons agressifs.
Nous montons à flanc de montagne puis redescendons de l’autre côté pour atteindre tout au fond le lit complètement à sec de la Virenque, pauvre affluent de la Vis, et nous voilà de l’autre côté sur un sentier à peine tracé, qu’empruntent les chasseurs, en train de re-escalader les faux escaliers de pierre de la montagne dont le sommet sera notre Graal !
 
De tous côtés pétaradent des tirs, hurlent des meutes de chiens ! J’aperçois sur le versant d’en face un troupeau de moutons affolés par ces furieux aboiements qui dégringole la pente à vive allure, brebis sautant par dessus les buis, d’autres suivant en file indienne l’animal de tête plus futé se frayant à toute vitesse un passage dans les taillis !...
Le ciel reste lumineux malgré la menace de quelques lourds nuages que dégage vite un vent du Nord puissant ; sur le chemin salinier, on évoque les bâts remplis de sel des ânes ou mulets qui grimpaient du Midi jusqu’aux contrées reculées du Gard, de l’Aveyron et de la Lozère. On se surprend en train de lutter de côté contre des bouffées bruyantes et folles ; Dolorès me dit : « ce vent me décervelle ! »
 
               Enfin, c’est par un délicat filet de terre s’ouvrant au milieu des taillis d’herbes grasses vert-jaune, de lavandes naines plutôt flétries et de buis couleur de rouille que l’on atteindra la haute et sombre silhouette du château fantomatique de Saint-Michel, pans de murs éboulés percés de fenêtres haut perchées ; de ses yeux grands ouverts sur la petite commune lovée à ses pieds, le château semble monter la garde et doit prendre la nuit venue un aspect certes effrayant...
 
      Le Causse est aussi l’endroit où l’on découvre des «  sotchs » ovales, étirés dans le paysage, surgissant à l’insolite au détour du chemin, sur cette terre désertique et sèche, trous d’eau pure naturels et profonds de 30 à 50 m ! 
Et quelquefois, quand on est chanceux comme lors de notre dernière promenade sur le Larzac, on peut apercevoir furtivement un Triton marbré, avide de chaleur sur les bords caillouteux des drailles, petit reptile voisin de la Salamandre à la robe bleu-vert tachée de points noirs !...
 
               Le plateau entourant Sorbs et St-Michel d’Alajou était autrefois peuplé de bergers élevant moutons et chèvres, il y a plus de 4000 ans (!) et s’abritant dans des trous naturels de roches...
Ce plateau étant couvert de forêts, les hommes de la Préhistoire entreprendront de les défricher pour construire enclos, maisons et drailles... des dolmens leur serviront de sépultures et des menhirs mystérieusement érigés témoignent peut-être d’une religion primitive.
 
               Puis les Romains conquièrent l’endroit et donnent ce nom d’Alajou ( Ara Jovis =Jupiter)  à la commune de St-Michel. Sorbs porte le nom romain de «  Villa Sorbes »... 
Les cités s’établissent autour d’un point d’eau : la mare au cœur de St-Michel  qui nous voit à deux reprises nous agglutiner autour d’elle, est alimentée par la convergence de toutes les eaux de pluie souterraines ; elle a une circonférence de 50 m, une profondeur constante de 7 m et plus d’une trentaine de marches en pierre pour accéder à sa base...
Jardins gavés d’eau, auges pleines de jour comme de nuit, puits jamais à sec, fontaines de pierre où l’on peut boire, voilà le secret de vie des petits villages du Causse !
 
       Nous observerons de loin le château privé de Sorbs, appartenant à un chirurgien de Montpellier, typique de l’architecture du XVII avec ses tours reliées par une galerie, sa vue ouverte sur les falaises de Latude et sur le pic d’Anjeau, ses pièces en rez-de-chaussée qui devraient servir désormais de chambres d’hôtes, sa vaste cour, ses doubles remparts que soulignent de petites tours de garde dans les angles ; interdit aux visites nous ne verrons pas son escalier Renaissance ni son écusson familial placardé sur la porte d’entrée :
« La Treilhe de Sorbs et de Fozières ».
Nous passerons tout près de la Croix de pierre située à présent à un carrefour juste avant le village, hissée en 1717, qui précisait l’entrée de ce domaine seigneurial ; elle a été classée Monument Historique.
 
                 Beaucoup d’autres Croix indiquent des chemins de communications ou de piété, on en dénombre sept : celle de Latude, de l’église, du cimetière, de Ville-Vieille, du château et celle de Combelle en bois plantée en bord du ravin  surplombant la rivière Virenque ( le bois a pourri depuis ) mais la plus insolite (que nous ne verrons pas hélas, notre parcours nous faisant bifurquer à regret ) demeure la Croix du Mas, au centre de Sorbs, monolithe de granit de 54 cm de circonférence et de deux mètres de haut, rehaussé d’une croix d’un mètre supplémentaire fichée dans une authentique meule de moulin !
 
              Sur ce plateau qui semble si steppique de nos jours mais qui a toujours fait l’objet d’attentions humaines surprenantes, la faune est tellement remarquable que je me dois d’en faire l’apologie :
Dans ces airs exempts des grandes pollutions citadines et industrielles peuvent survivre et procréer :
- L’ Aigle royal ( 3 à 15 couples), le plus beau d’entre tous d’une envergure dépassant les deux mètres, prédateur intelligent et majestueux.
- L’ Aigle de Bonelli de taille moyenne faisant penser à une buse féroce ( un nid aperçu sur le territoire de Sorbs).
- Le Hibou Grand-Duc ( 10 couples) rapace nocturne aux grandes oreilles.
- Le Vautour fauve, réintroduit dans le cirque de Navacelles et planant désormais au-dessus de Sorbs et St-Michel. Oiseau nécrophage anciennement appelé griffon.
- On y rencontre aussi le Crave noir à bec rouge, de nombreux Martinets, Corbeaux, et Chauves-souris dont une espèce rare, délicate, minuscule, aux ailes transparentes : la Pipistrelle commune.
 
La région est unique et ne demande qu’à être préservée de la folie des hommes...
 
denise 🦅🦉🦇
 
PS : Merci à nos meneurs du jour, Bernadette et Jean-Pierre, merci à notre pâtissière Janine ( un régal son croquant aux amandes !), à Georges qui n’avait pas oublié sa topette , à Dominique pour ses abricots, à Solange pour... et à tous pour la bonne humeur ambiante réconfortante.
Le Dictaphone made in China n’a bien entendu pas DU TOUT fonctionné, je le renvoie illico à Amazon avec un commentaire salé !!!
 
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16 octobre 2017 1 16 /10 /octobre /2017 19:36
le bureau de Rando Montarnaud 2017/2018le bureau de Rando Montarnaud 2017/2018le bureau de Rando Montarnaud 2017/2018
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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 19:37

 

Rando du mercredi 11 octobre 2017.

" Entre Nizas et Caux ".
- 16,4 km
- petite dénivelée.
 
 
Notre meneur de troupe Alain nous avait précisé que nous allions marcher dans le Piscénois sur des chemins peu caillouteux avec une faible dénivelée. 
De village vigneron à village vigneron...
 
Ce qu'il ne savait pas c'est que la promenade nous réserverait trois agréables surprises :
- une entreprise ambulante de mise en bouteilles puis en cartons du vin d'un propriétaire-vigneron.
- la visite de l'église habituellement fermée et la grimpette tout en haut de son clocher à près de 50 m du sol.
- la découverte du musée au sein d'une maison au porche d'entrée vieux de cinq siècles !
 
     Nous marchions depuis quelques km après le village de Nizas assez banal dans sa structure ; les chemins ressemblaient à de petites routes goudronnées et l'intérêt semblait moindre malgré de temps en temps sur une butte un peu perchée un paysage quadrillé de vignes ; les couleurs du feuillage tiraient sur des verts pales virant au jaune ; parfois en début de rangée, l'étincelle d'un rouge qu'exacerbe le soleil rappelait l'approche inéluctable du changement de saison.
 Nizas s'éloignait peu à peu et je me demandais si le commentaire du soir serait utile...
 
Enfin l'étonnement nous surprit au détour d'une rue, dès l'abord du deuxième village. 
Un énorme camion à l'arrière et aux côtés béants barrait le passage, il y avait du bruit et  beaucoup d'agitation... Une forte odeur de vin nouveau imprégnait l'atmosphère tandis qu'un assemblage de machines automatiques réceptionnait le vin qui arrivait à nos pieds par tuyaux, remplissait les bouteilles au préalable hissées sur le camion, vissait le bouchon de liège hermétique, collait l'étiquette "La croix Vanel" et remplissait les cartons qui s'amoncelaient à même le sol !
Des ouvriers, jeunes pour la plupart, exécutaient avec dextérité des gestes précis et itératifs de réception des bouteilles vides, d'ouverture et mise en forme des cartons de six bouteilles ou plus et enfin d'empilement des emballages clos prêts à être vendus...
Une longueur de camion suffisait à effectuer ces tâches et à faire passer la récolte du stade de vin en vrac au stade de vin étiqueté et paré pour les rayons des grands magasins ! Stupéfiante efficacité d'un travail à la chaîne qui semblait étourdissant avec un rendu de 3000 bouteilles finies par jour... 
Le coût supporté par le viticulteur fut gardé secret, de "moyen à très cher" me confia l'un de ces hommes...
 
Ce village de Caux n'avait pas fini de nous surprendre !
On s'aperçut qu'il s'agissait d'un lieu chargé d'Histoire devant une maison du XV ème où la cour servit à rendre la justice royale et bannerette ( justice rendue par le seigneur "banneret" Jean de Caux) et accueillait aussi la place du marché et le puits communal.
A sa mort en 1503, Jean de Caux (habitant un château du village par la suite détruit) inscrivit dans son testament l'ordre de distribuer gratuitement aux habitants de Caux une charretée de pain à chaque anniversaire de sa mort. Cela dura jusqu'en 1789, la Révolution supprimant ce cadeau seigneurial.
Le four banal se situait face à l'église "Saint-Gervais" ( XII ) imposante par son entrée sous le porche d'un clocher dominateur rajouté au XIV qui rappelle l'entrée de la faculté de médecine à Montpellier. 
 
Mais la place dégagée sur laquelle nous déboulons face à l'église n'existait pas ; elle était au Moyen-Age remplie de maisons serrées les unes contre les autres dans une première circulade autour du lieu saint. De solides remparts et maisons ordonnées en cercles avaient permis une bonne résistance des habitants à la guerre de Cent ans. 
 
L'intérieur de l'église est simple : vitraux XIX restaurés récemment, murs de calcaire coquillé, longue et unique nef centrale, voûte romane, deux extensions latérales modestes, l'une exigée par le seigneur Jean de Caux, l'autre financée par un bourgeois de la ville. 
( Caux comptait alors autant de "feux" qu'à Pézenas c'est-à-dire autant de foyers (où brûle le feu) assujettis à l'impôt ).
En 1875 le chemin de fer passait à Caux ; il permit la facilitation du négoce du vin et la prospérité du village au XIX et début XX ème.
 
Nous avons déjeuné dans l'herbe face à l'ancienne et belle bâtisse de la gare ; les rails ont été ôtés, un long chemin herbeux s'étire à présent vers Béziers d'un côté et Bédarieux de l'autre, l'ensemble paraissant un peu à l'abandon. 
 
Revenons à l'église du centre, le clocher à lui seul requiert toute notre attention. Nous nous engouffrons dans un escalier à vis de pierre, Maryse gardant nos sacs.
Ça tourne, tourne et le premier dégagement révèle une pièce voûtée qui servit de prison ; seul rappel : deux hamacs de mailles de fer en guise de lit...
Ça tourne encore et nous voici tout contre les trois grandes cloches écaillées par les siècles, battant immobilisé par une chaîne et un poids sur le sol ; seul un marteau électrique tape sur le côté et résonne sur la fonte tandis que la cloche ne s'ébranle plus... La plus grosse au centre donne le "mi", elle a été fondue en 1896 et offerte par Marie Combescure ; les deux autres, qui donnent le "sol" et le "si" ont été refondues en 1952.
Une quatrième se trouve plus haut à l'extrémité du clocher sous le Campanile de fer forgé bleu, remplaçant une pointe autrefois de pierres, et elle sonne les heures. 
 
C'est à cause du beffroi en fer, ouvrage de charpente soutenant les cloches, que de trop grandes vibrations menacèrent le Campanile du dessus et les murs de la salle se fissurèrent ; aussi de nos jours admire-t-on un superbe beffroi de chêne massif qui absorbe les sons.
 
La grimpette par les escaliers en colimaçon atteint enfin le balcon qui court autour du campanile, bordé d'une rambarde de fer parant du vertige, et le regard extasié dégringole sur les toits roses agencés dans un désordre harmonieux, sur les circulades, deux au total pour couvrir les besoins expansifs de la population, et s'envole sur le Mont Saint-Clair d'un côté, la Montagne Noire de l'autre . 
 
Il nous restait à pénétrer dans le musée par un porche en ogive datant du XVI ème siècle, au sein de l'ancien Hospice, tout près de l'église, entretenu par l'association des "Amis du clocher et du patrimoine de Caux".
 Leur objectif : faire connaître aux jeunes générations les outils de nos grands-parents et vignerons : pressoir à main, sulfateuse à pression, soufrette, pince à greffons, rabot de menuisiers, bouchonneuse, paire de galoches... Trois fusils accrochés au mur, à chien et à cheminée pour introduire la poudre. Dans la pièce adjacente, une reconstitution toute de dentelles d'un intérieur paysan aisé du XIX ème et un long texte relatant les forfaits d'un certain Jean Pomarédès dit "la canaille de Caux", voleur et assassin, guillotiné à Pézenas...
 
Nous quittons les Caussinards fiers de leur village et qui nous ont gracieusement ouvert les portes de leurs trésors pour rejoindre Nizas par de larges sentes que jalonnent des fours à chaux effondrés.
Merci à nos deux compères qui tracèrent pour nous ce chemin de découverte du patrimoine local.
denise ⛪️
 
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8 octobre 2017 7 08 /10 /octobre /2017 20:03
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