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3 juillet 2018 2 03 /07 /juillet /2018 15:51

http://thierry.chaumont.free.fr/2018-05-16_RandoMontarnaud-CanalduMidi/

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18 mai 2018 5 18 /05 /mai /2018 18:51
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17 mai 2018 4 17 /05 /mai /2018 19:46
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17 mai 2018 4 17 /05 /mai /2018 19:09

 

 Sortie du mercredi 16 mai 2018.

« Promenade en péniche sur le Canal du Midi qui relie la Garonne à l’étang de Thau »
 
La fête fut joyeuse et digne d’une fin d’année ! L’apéritif à 2,50 euros, aussi bien pour un whisky que pour un muscat ou un vin blanc, réchauffa les corps meurtris par le vent froid et le soleil timoré de la terrasse.
Le repas au sein de la péniche obtint un vif succès : soupe de poisson rehaussée d’un soufflé moelleux aux lardons, riz/seiche/aïoli, vins rouge et rosé, fromages, et opéra chantilly à la crème anglaise... 
 
Nos regards se perdent au fil de l’eau qui affleure presque les hublots ; l’eau s’écoule vite en petits tourbillons laiteux d’un marron verdâtre. Nous sommes à hauteur de la cale aménagée en restaurant.
Les flashes crépitent et surprennent chacun dans des poses légères et avantageuses... Les bavardages fusent dans une atmosphère de franche camaraderie. On retrouve avec plaisir Monique et son beau sourire, Jean-Marie et son amie...
Une légère nostalgie nous berce tous en fin de repas ; on rêve d’un transat au soleil sur le pont pour une sieste d’été !
 
De Béziers à Colombiers, la promenade sur le Canal du Midi financé en partie par Louis XIV, s’étire à la vitesse de deux noeuds ( 5 km/h ) tout le long du chenal, sur la partie navigable, explique le pilote.
 
 Appartenant au Patrimoine Mondial de L’UNESCO, ce canal reliant en définitive l’océan Atlantique à la Méditerranée a été conçu et réalisé sur une vingtaine d’années par un entrepreneur de génie, le baron Pierre-Paul Riquet né à Béziers en 1609, qui fit bien plus que de collecter les gabelles ! 
 
Un escalier de sept écluses type Freycinet, composent le spectacle ; il faut rattraper un dénivelé de 21,40 mètres ! Entre deux passages, dans le bief standardisé dans ses dimensions en 1879 ( 40m x 5,20m), la péniche s’immobilise ; la porte en aval (à l’arrière ) se ferme tandis que celle en amont commence à déverser par ses ventelles d’acier des flots d’eau de plus en plus importants, jusqu’au jaillissement en remous bouillonnants et cascades blanches d’écume. A la proue du bateau arrivent sur nous les minuscules gouttelettes d’un brouillard mouillé. Éclusiers et éclusières, debout sur le chemin de contre-halage, manœuvrent les boutons de boîtiers sous clé qui actionnent les treuils électriques ouvrant et refermant les ventelles (vannes) et les portes.
 
Sous le bateau le canal doit respecter 2 m d’eau minimum, la coque de la péniche mesurant 1m 60 ! Nous avons la priorité sur tous les petits bateaux de croisière dont l’un affolé par notre arrivée fait une embardée et se plante dans les branches d’arbres ; les femmes en riant piquent de longues perches dans la terre et poussent fort pour recentrer leur embarcation... Cependant nous sommes nous aussi la risée des mariniers, conducteurs de ces immenses péniches de commerce, qui surnomment notre type de bâtiment de plaisance « la boîte à sardines » !
 
À l’aller,  l’impression du bateau qui monte, monte lentement, parfois sur trois 
mètres, berce le groupe immobile qui observe et commente le mouvement. Chacun ressent dans son ventre la caresse de cette douce errance d’un côté à l’autre du bief.
Sur le chemin de halage passent les badauds à vélo ou à pied. Certains nous photographient. « Nous sommes l’attraction touristique » dit Lionel.
Debout à l’arrière de la péniche, le pilote fluvial se penche sur le côté, jette de fréquents coups d’œil à l’avant et surveille le propulseur d’étrave à l’aide d’une télé-commande.
 
Les accotements sont soit maçonnés, soit soutenus de treillis remplis de cailloux, soit consolidés par les racines des nombreux arbres dont certains ont plus de deux siècles... « avaient » devrais-je dire, car c’étaient de magnifiques platanes dont il ne reste plus que les bases des troncs, coupés à ras par des tronçonneuses, afin d’éradiquer la maladie mortelle d’un champignon redoutable : « le chancre coloré », arrivé d’Amérique dans des caisses de munitions lors de la deuxième guerre mondiale.
Les berges du canal ont ainsi perdu leur ombrage légendaire même si une politique de replantation sélectionne les ormes, les hêtres, les micocouliers, les frênes et autres feuillus pour donner à notre progéniture la splendeur du Canal de Paul Riquet. Des figuiers sauvages les pieds dans l’eau poussent en tous sens ; même les cyprès prospèrent et plongent leurs racines dans cette terre humide, aux abords de Béziers.
 
Une passerelle piétonne enjambe le canal ; le pont de briques est tellement bas que les barrières de protection du bateau se couchent sur le côté, l’ordre est donné de se faire tout petits.
- « Tu as vu, me fait remarquer Jean-Michel, la cabine du pilote montée sur vérin s’abaisse en dessous du ponton, on ne voit plus le poste de commande ! »
 
Au retour on se prélasse au soleil, le vent marque une pause et toutes les chaises sont occupées ; quelques ombrelles multicolores fleurissent et les badauds à pied semblent s’être multipliés. Un petit train de touristes bondé nous dépasse à toute allure alors qu’une légère brise souffle de l’Ouest...
Mais la descente du canal s’avère moins agréable que la montée ! Coincée dans le bief de l’écluse entre ses deux portes fermées, la péniche perd de sa hauteur et s’enfonce de trois, quatre mètres entre les parois latérales noires d’humidité appelées «  bajoyers ». Le sas de l’écluse qui ressemble à une antre sombre n’est plus agrémenté par ses chutes d’eau, il s’agit à présent de descendre grâce aux sept paliers la vingtaine de mètres de dénivellation, les cascades écumeuses ne sont plus visibles de notre côté. C’est alors que s’élève une âcre et tenace odeur de fuel ! Il semble que l’on va manquer d’air pur !
 
Le retour nous ménagera la surprise d’une halte/conférence à la cave de Sérignan. 
Dehors, sur des tonneaux, trônent des verres à pied pour la dégustation et les réjouissances !
Rêvons un peu :
- « tanins souples et enrobés ; arômes d’épices et de tapenade » pour la Réserve Vermeil.
- « tanins élégants et fondus à la note persistante de vanille » pour la Collection Vermeil.
- « attaque fraîche en bouche et velouté suave aux notes de fruits rouges et bonbons acidulés » pour le Rosé Marine.
Ou encore « belle langueur, bouche veloutée aux notes de caramel et litchis » ; « bouche friande qui attise l’appétence » !!!
Quels vins !
Quel étourdissement des sens !
 
De fervents remerciements à Françoise C qui en accord avec le bureau de l’Association a mis au point cette sympathique et instructive promenade au fil de l’eau ainsi qu’un savoureux et sensuel voyage...
denise ⚓️ 🍇
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11 mai 2018 5 11 /05 /mai /2018 19:45

 

Mercredi 9 mai 2018.

« Sorbs et les vallées sèches »
- 13 km
- 105 m de dénivelée .
 
Après avoir été une première fois reportée à cause de la météo qui métamorphosait les vallées sèches en marécages humides, la randonnée a eu lieu finalement à Sorbs, village pittoresque du Larzac Méridional.
Gérard, dont le regard est resté encore accroché au brouillard gris de la lagune de Venise, n’a pas hésité à maintenir la sortie, malgré de lourds nuages menaçants et les gouttes clairsemées qui n’ont pas manqué de tomber !
 
La randonnée ne sera pas dénuée de charme, la variété étant au rendez-vous : découverte du minuscule village du Causse, courts tronçons de routes et chemins carrossables, pistes couvertes d’herbe tendre, descente raide du plateau jusque dans le lit vide de la rivière Virenque, puis saute-mouton constant entre le tracé pédestre et le ruisseau de Sorbs... et enfin beau sentier tendu à la verticale !
 
Dès le début du parcours un petit détour nous a permis d’observer l’étrange phénomène des « sotchs » : bassins circulaires d’effondrement au sein d’un relief karstique. 
Le premier, nommé sotch de Robert, est le plus impressionnant par sa taille et sa profondeur. Une coupe sur un panneau explicatif montre qu’il communique avec la Virenque, dont il rejoint la gorge au loin par des infiltrations souterraines. 
Il y en aura deux autres, le sotch de la Parade et celui de la Fageolle, moins spectaculaires peut-être, et présentant toujours cette particularité d’être en cercle, profonds, bornés de falaises verticales, et l’on se demande comment, d’avion, cette régularité cylindrique peut-elle être perçue : trou de météorite, cratère de volcan, chute d’un o.v.n.i ???
 
Du village de Sorbs jusqu’au cours d’eau attendu, nous empruntons une belle descente annoncée « délicate » sur un panonceau. Elle se déploie en méandres agréables à parcourir et offre de belles perspectives sur les Gorges de la Virenque qui se profilent... De grands résineux dont quelques cèdres forment de longs drapés à la verticale et leurs lignes parallèles font écho à celles des falaises découpées en orgues droites aux stries rectilignes. 
Un vent chargé d’humidité nous oblige à revêtir nos capes que nous ne porterons qu’un très court laps de temps.
 
Au fond de la gorge, pas de cours d’eau ! On devine des marques, des branchages arrachés, on subodore le sens du courant grâce aux amas de feuilles amoncelées dans les mêmes recoins mais d’eau qui court, point ! 
Point du tout !
Les rochers pourtant polis par le roulis d’un hypothétique courant restent blancs et secs ! Sans aucune difficulté nous traversons la soit disant rivière de Virenque... puis ce sera le tour du ruisseau... de cailloux de Sorbs, car la route à suivre s’amuse à cheminer d’un côté de l’oued, puis de l’autre, peut-être une dizaine de fois ! 
Certes l’eau doit être présente mais elle demeure tapie, discrète, invisible, s’écoulant clandestinement sous son lit qu’impudique elle nous livre, totalement nu !
 
Pourtant à l’arrivée au Camp d’Altou ( ou Alton) à 484 m d’altitude, tout près d’une large plage, un voilier couché  sur le flanc, rongé de solitude, attaqué par la décrépitude, nous prouve que l’eau a existé et que peut-être il a servi un jour à remonter le courant d’une rivière à présent disparue !
 
Il nous faudra quitter ces cailloux ronds, ces ruisseaux cachés, pour revenir sur Sorbs, là-haut sur son plateau à 759 m d’altitude, là où des croix de pierre, qui semblent templières, marquent la croisée des chemins. 
Juste après notre longue fréquentation des galets de rivière, le chemin se cabre soudain, fermement, ce sera la seule difficulté de la journée ! 
Tout autour de nous, à profusion, captant notre regard à tout moment de la journée, des ancolies  violettes, du saxifrage perce-pierre en touffes roses, de l’hellébore dite à tort fétide, des pissenlits jaunes... et j’en oublie... mais surtout, trônant comme une reine et jaillissant fièrement ci et là, la superbe et étonnante orchidée sauvage !
 
Un grand merci à celui qui nous permit de rêver à des cours d’eau fantômes dans une ambiance parfumée et colorée !
denise 🌼💐🌻🌹🌸🌺🥀
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7 mai 2018 1 07 /05 /mai /2018 19:30
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7 mai 2018 1 07 /05 /mai /2018 19:26

 

Dimanche 6 mai 2018.

« Peyre Martine » à partir des sources de la Buèges.
- 15,5 km
- 730 m de dénivelée.
 
 
Après une journée pareille, on se dit «  ça, c’est de la randonnée ! »
On laisse nos voitures au parking tout près de la source de la Buèges. Le cadre est simple, rustique, bucolique...
Cinq « temps forts » vont rythmer ces six heures de marche sur la Séranne, côté Roc Blanc :
 - 1) le fil du cours d’eau ;
 - 2) l’ascension régulière à l’ombre des chênes blancs ;
 - 3)  la découverte du sommet recouvert de pierriers et lapiaz d’un blanc éblouissant ;
 - 4) le cheminement sur la crête, bras serrés contre le corps, pour se frayer un chemin ;
 - 5) les panoramas splendides sur la vallée, avec Pégairolles-de-Buèges offert sur un écrin.
                                
- L’arrivée sur les sources de la Buèges crée toujours un enchantement : l’eau regorgeant de bébés truites reflète dans sa transparence la végétation touffue et joue avec les rayons de soleil, ce qui lui donne des reflets irisés d’émeraude et d’or. Très vite le ruisseau s’anime et se déploie en voluptueux remous d’écume blanche dès que le courant se heurte à un caillou ; l’air bruisse de la constante musique de l’eau, chant mélodieux rehaussé du murmure des nombreux oiseaux. Une féerie matinale enveloppe notre groupe de huit marcheurs à l’humeur joyeuse. Nous longeons avec bonheur la rivière qui bientôt s’apaise, se tait, et prend son temps pour s’écouler lentement, ouvrant son lit...
 
- Brusquement nous virons à gauche délaissant le cours d’eau pour attaquer la montée ! 
Pas de rigolade, ça devient sérieux ! Environ 700 mètres de dénivelée a prévenu Rando Cévenole !
Une ombre propice à l’effort recouvre le sentier qui, malgré quelques essoufflements, nous paraît d’accès facile par la régularité et la douceur graduée de son ascension. 
 
- Plus haut, les chênes blancs aux tendres feuilles vertes s’estompent, la végétation devient plus rase, plus chiche dans sa protection du soleil, et les cailloux masquent la terre. Tous ces minuscules débris de calcaire ont dégringolé de la falaise qui s’érige au-dessus de nous et renvoie le soleil tel un miroir réfléchissant ! Si l’on s’amuse à ôter ses lunettes, la pupille brûle et le regard se détourne d’un tel afflux de lumière ! On glisse un peu, les cailloux roulent sous nos pas mais nous progressons vers le sommet où s’ouvre une grotte dans un grand interstice. Mais ce n’est pas encore Peyre-Martine, qui nous attend plus loin !...
Après la vire dans le pierrier, voici les lapiaz et leurs dalles trouées de mille trous ! L’érosion karstique aménage de curieux revêtements horizontaux sur lesquels certains se montrent précautionneux alors que d’autres se plaisent à les parcourir aisément, sautant d’un rocher à l’autre, visant l’aspérité ou la déclivité propice(s). Le bâton se coince parfois dans la fente d’un rocher ou bute sur un écueil et l’on s’immobilise brusquement tel un pantin déséquilibré...
 
- Dire que la vue est belle serait un poncif ! Depuis déjà un bon moment notre marche ascendante nous offre de véritables tableaux de maître : le patchwork des champs, vignes et oliveraies mais aussi l’écran au Sud que forme le Mont-Haut et, tout petit, ceint d’une circulade, hissé sur sa montagnette à l’instar des villages corses, Pégairolles-de-Buèges avec son clocher et son donjon délabré...
En point de mire, par delà l’horizon, l’Hortus et le Pic St Loup, visibles sur leur partie haute, comme deux pointes d’oreilles de félins à l’affût.
 
- Beaucoup de monde sur ces terres que l’on pourrait croire reculées ! Des groupes, des couples de jeunes, en amont, en aval, on se fait des politesses : bonjour, pardon, vous montez, vous avez la priorité, mais je vous en prie... Un groupe de gens de notre âge s’est accroupi pour le repas à l’endroit où l’on aurait bien aimé faire de même ! Les hommes sont torse nu, la bonne humeur règne ; nous irons plus loin sur un coin d’herbe, le dos de la Séranne étant large et hospitalier !
 
Sur la crête, la sente très étroite file à travers les buis omniprésents, tellement épais, que l’on doit garder ses coudes contre soi et lever les bâtons pour pouvoir progresser ; la montagne s’éclaire soudain et les buis aux feuilles vertes légèrement rousses flamboient car la garrigue s’est brusquement habillée d’arbustes aux multiples fleurs blanches écloses ; il y en a partout : d’innombrables bouquets de mariés s’unissent à la rigueur des buis ! Au sol des pavots rouges largement ouverts trônent fièrement au-dessus d’une couronne de feuilles d’un vert bleuté.
 
 - Le retour sera varié. Un long serpentin en épingles à cheveux nous offre une descente ingrate, le bruit incessant des chaussures et bâtons battant le cailloux créant un léger mal de tête ; puis ce sera de la terre ornée de feuilles sèches, enfin de grosses pierres que l’on enjambe ; le chemin s’immisce alors sous les pins d’Alep avant de déboucher dans le village perché de Pégairolles, où Jacques cueille une rose très parfumée pour son épouse... Pas d’inquiétude, dit-il, la maison est close, au retour des propriétaires, le bouton aurait été fané !
Une fontaine d’eau de source, fraîche et claire, sera la halte bienvenue en fin de journée ! Nos gourdes sont vides depuis quelque temps !
 
A l’arrivée, Marie-Hélène fait remarquer à bon escient que le sixième « temps fort » se déroule à présent, là, de retour à nos voitures !
Yolande et Eliane avaient reconnu pour nous ce parcours difficile si prégnant qui nous a laissé à tous un sentiment d’intime satisfaction.
Merci Mesdames !
denise 🍺
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1 mai 2018 2 01 /05 /mai /2018 20:00

Bonsoir à tous,

 

Demain après-midi rando à MURLES.

 

RDV :

 

13 H 30 : Parking école maternelle / halle aux sports à MONTARNAUD

 

13 H 50 : Eglise de MURLES. Ceux-qui s’y rendent directement, merci de m’informer.

 

A demain avec le beau temps j’espère.

 

Alain BOTTURA

06 52 42 85 00

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15 avril 2018 7 15 /04 /avril /2018 20:13

http://thierry.chaumont.free.fr/2018-04-15_RandoMontarnaud-LeCaylarLaCouvertoirade/

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15 avril 2018 7 15 /04 /avril /2018 20:08

38 - Dimanche 15 mars 2018.

« Le Sud du Larzac »
- 19 km
- 300 m de dénivelée.
 
 
Ça y est ! Jean-Pierre s’est décidé ! Il nous amène dans le Sud du Larzac et cette fois-ci on n’y déroge pas, nous visiterons La Couvertoirade !!!
Ce nom déjà résonne de façon métallique, il porte en écho tous les combats de ces soldats de Dieu, armés de ferraille de la tête aux pieds et invitant les naïves âmes paysannes à se joindre à eux !
 
C'est l’un des plus beaux villages de France, au sein du « Parc Naturel Régional des Grands Causses », inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, mais c’est également le plus petit : 30 habitants !
Il est entièrement bâti dans la pierre grise du Causse, ceint de solides remparts défensifs du XV ème et parcouru de ruelles pavées, de porches, de perrons et d’escaliers incurvés par les empreintes séculaires des pas. 
 
Le ciel très haut ce matin, d’une beauté biblique après ces pluies, enchante la garrigue sous son puits de lumière. Nous démarrons par un regard toujours appuyé au bel arbre, un olivier je crois, qui fait la fierté du Caylar.
On reconnaît un aigle, un drôle de hibou, un scarabée immense et un homme nu dans une position christique. Sa tête est inclinée, son regard chagrin et ses bras comme cloués à une croix fictive ; mais Marie-Hélène est formelle : « Non, on ne montrerait jamais les attributs génitaux du Christ ! »
 C’est impossible, blasphématoire ! 
« Les parties intimes des Saints, à plus forte raison du Christ, sont toujours recouvertes d’un périzonium ! Vous savez, ce linge simplement noué sur la hanche ! »
C’est Yolande, étudiante studieuse en Histoire de l’Art, qui nous assène la nouvelle, et le mot, plus ou moins mémorisé, fleurira sur toutes les lèvres, tout au long de la balade !
 
Soudain nous quittons la piste trop simple à suivre, pour aller visiter deux «points forts» ! Et l’on s’entrave et s’accroche hors sentiers aux plantes rases méditerranéennes montrant les dents !
Pas une feuille accrochée aux arbres ! De tristes silhouettes grises et fantomatiques font office de décor... La saison printanière n’est pas entamée ici ! D’ailleurs l’on s’étonne de chemins exempts de crottes... Normal ! Les brebis sont encore confinées dans les bergeries ! explique Bernadette. 
Le sol rocailleux rappelle son appartenance au Causse aride, sec, peu avenant. L’horizon s’étire loin devant nous et l’air reste pur, saturé du parfum appuyé du thym sauvage. 
 
Nous débouchons soudain après quelques tâtonnements sur un sotch typique du Larzac, sorte de dépression circulaire au fond argileux, et nous nous engouffrons dans un « abri sous roche » assez profond ; quelques bergers viennent y séjourner car les restes brunis d’un feu de bois signent leur passage. Des amoncellements de cailloux et pierres sèches calfeutrent les côtés de la grotte tandis qu’un trou central permet l’évacuation des fumées. « Des hommes préhistoriques ont pu se terrer là » suppute Jean-Pierre.
 
Puis nous poursuivons notre quête du deuxième « point fort » : une faille ou aven spectaculaire de plusieurs mètres de long et de large. Quelque chose d’impressionnant et de remarquable !
Un gouffre qui vaut le détour ! Nous sommes tous partants pour faire l’effort mais la progression dans cette nature hostile n’est guère aisée ; les cuisses piquent sous les épines des genêts scorpions renaissants ; les buis et genévriers masquent les minuscules traces qui nous mènent à droite, à gauche, enfin nulle part, et nous posons nos sacs et nos fesses, assez découragés ! 
Notre bergère Bernadette a laissé là son troupeau citadin et s’est enfuie tout comme Thierry et son GPS, Paul, Jean-Pierre et Jean-Jacques ! 
Où se situe cette fichue faille ? Il faut la trouver !
Ce sera en vain qu’ils se déchireront les jambes, s’essouffleront et parcourront des centaines de mètres ! Notre troupeau docile et patient grignotant, lui, friandises et fruits secs !
 
On pénètre enfin dans le village de la Couvertoirade par la porte fortifiée qui ouvre les remparts, édifiés au XV pour repousser les assauts des méchants routiers du Moyen-Age ; deux belles tours que l’on aperçoit de loin encadrent cette entrée majestueuse... On en oublie le moulin rénové, à l’extérieur, qui dépare quelque peu ; les maisons très serrées ne sont pas accolées et les toits renvoient des éclats de lauze grise ou de tuile rouge. Les fenêtres sont à meneaux ou ornées de frises sculptées. 
Le château est privé, on devine au-dessus de sa porte d’entrée face à l’église, les traces d’une ancienne bretèche par lesquelles dégringolaient pierres et eau chaude !
L’église sobre, aux vitraux modernes, date du XII et jouxte le cimetière templier aux stèles rondes ornées d’une croix.
 
Ces chevaliers de l’Ordre de Malte s’étaient établis là, au XII e siècle, sur des terres offertes par le Comte de Millau.
On y cultivait des céréales, on y élevait chevaux, brebis et moutons, on s’initiait à l’art de la guerre !
Or, pas de source ici, pas d’eau au départ !... Ces moines-soldats réfléchirent alors à un système ingénieux de récupération des eaux naturelles :
 1) les corbeaux des maisons soutenaient des chêneaux de bois ou de pierre qui canalisaient l’eau jusqu’à des citernes ;
 2) les rues pavées et légèrement en pente alimentaient en eau de pluie une mare pour les animaux qui se situait en bas du village, sur la place actuelle ; dès 1895 par hygiène la mare fut remplacée par l’actuelle et élégante lavogne au pied des remparts.
3) enfin, une conque (ou puits profond) cachée derrière l’église, retenait les eaux que les femmes extirpaient à l’aide de cordes et de seaux : 
- un sur la tête,
- deux autres au bout des doigts, voici la corvée quotidienne exclusivement féminine de naguère !
4) « le don de l’eau » était une institution charitable : au travers de l’épais rempart, par une brèche étroite qui le traversait, on donnait à boire au manant ou voyageur assoiffé errant sur ce Larzac sec, sans courir le risque de s’aventurer hors de l’enceinte ! 
 
Le retour empruntera un magnifique chemin de communication entre villages à dos d’ânes, une buissière ombragée agrémentée sur la fin d’un relief karstique déclenchant dans nos cerveaux imaginatifs un réflexe de paréidolie. 
Ainsi avons-nous pu rencontrer inopinément un bélier minéral aux cornes enroulées, une tête de caniche fière sur son énorme bloc de calcaire, un lapin triste faisant la moue, un doigt levé à l’aspect phallique et les deux oreilles d’un gentil ourson...
 
Bravo et merci Jean-Pierre de nous avoir permis de remonter le temps... et de nous en évader aussi !
denise 🎠🏰
              🐑🐩
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